Barreau de Grasse : (...)

Barreau de Grasse : le discours offensif du Bâtonnier Roland Rodriguez lors de la cérémonie des voeux

C’est en présence des représentants des municipalités du ressort du TGI de Grasse et de son président Michael Janas, des avocats du Barreau et de ceux du conseil de l’Ordre, des représentants des huissiers et notaires, des officiers de police et de gendarmerie, et de nombreuses personnalités que le nouveau Bâtonnier Roland Rodriguez a présenté ses vœux, vendredi soir, à une nombreuse assistance. Il a livré à cette occasion un discours offensif qui va donner matière à réflexion.

Remous et agacements

Ce rendez-vous a permis au successeur du Bâtonnier Jean-Marc Farneti de faire part de quelques-unes de ses préoccupation et des actions qu’il compte mener "dans la franchise et la transparence", avec le soutien de ses instances. "J’entends moderniser notre Ordre. Il nous faudra mener un travail interne important, afin de rattraper un retard certain dans l’organisation et l’efficience des services rendus (...) Il nous faut rendre un meilleur service aux confrères, être plus réactif. Chaque demande doit trouver une réponse claire dans un délai raisonnable, cela nécessitera des méthodes de travail différentes".

Il a ainsi annoncé le retour de l’oralité dans le traitement des différends entre confrères au moyen d’un "référé déontologie" qui permettra d’apporter des réponses rapides.

Il a déjà ouvert le conseil de l’Ordre en organisant une première séance publique qui a pu provoquer ici et là "des remous voire des agacements" mais qui a aussi généré des débats de qualité beaucoup plus sereins.
"Je veux que les avocats de Grasse soient conquérants, pour occuper notre territoire et aller bien au delà".

Le Bâtonnier a l’ambition d’améliorer la communication interne et externe pour que le 15ème Barreau de France puisse "promouvoir la diversité et la compétence de ses membres" et faire entendre sa voix à chaque fois que cela sera nécessaire.

"Je me réjouis du travail que nous pourrons mettre en place avec les magistrats, pour aborder les sujets de façon volontariste (...) Nous pourrons ainsi co-construire, dans le respect mutuel".

Des mesure "funestes"

Évoquant les bouleversements en cours dans le monde de la justice, le Bâtonnier Rodriguez a parlé de la loi Travail qui à ses yeux est "symptomatique d’une dérive néfaste. Adoptée dans la torpeur de la période estivale, elle a privé les conseils de prud’hommes d’une partie de leur pouvoir d’appréciation et de leur pouvoir de juger. En barêmisant les indemnités allouées en cas de licenciement abusif, elle a tout simplement réduit à sa plus simple expression l’individualisation de la décision de justice et la réparation intégrale du préjudice".

Il a aussi évoqué les appels, estimant que le second degré "se "meurt" après le décret du 6 mai 2017 rendant la procédure d’appel "diabolique" avec "un formalisme extravagant".
"Je crains que les chantiers de la justice en 2018 ne surpasse 2019" avec des "mesures funestes" annoncées comme l’exécution provisoire de principe avant l’appel. Ou encore que des lieux de justice soient dans les départements "vidés de leur substance" pour l’adaptation aux contraintes organisationnelles.

Photo de Une ; Le Bâtonnier Roland Rodriguez, entouré des membres du conseil de l’Ordre. (JMC)

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