Cabinets d'avocats : (...)

Cabinets d’avocats : un avenir à redéfinir après la crise

Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, a interrogé ce matin (vendredi 10) à l’occasion d’une commission d’information la garde des Sceaux sur le devenir des cabinets d’avocats. Soulignant que cette crise sanitaire « met à mal leur trésorerie » et que les jeunes entrés récemment dans la profession sont particulièrement fragiles «  et en première ligne des difficultés », il a demandé quelles mesures spécifiques sont à l’étude pour aider la profession à traverser cette période exceptionnelle.

« Je suis très sensible à ces difficultés, j’en ai longuement parlé avec leurs représentants au moment du vote de la première lecture de la loi sur les retraites » a répondu en préambule la ministre. « Les difficultés des tout petits cabinets sont réelles et c’est la raison pour laquelle j’ai vraiment beaucoup insisté auprès de mes collègues Muriel Pénicaud (Travail) et Bruno Le Maire (Finances) pour qu’ils soient insérés dans les dispositifs de droit commun  » de soutien à l’activité.

Mme Belloubet a ainsi listé que les avocats peuvent bénéficier du fond de solidarité de 1 500 euros voire de 2 000 euros supplémentaires selon les critères, que leurs salariés peuvent s’inscrire au chômage partiel, que leurs collaborateurs pourront voir «  leur situation prise en compte ».
Et, comme pour les autres professions libérales, elle a rappelé le report des cotisations sociale, la possibilité de prise en charge des loyers, de l’électricité. « Autrement dit, nous avons vraiment été attentifs à leur situation économique ».

La ministre a également évoqué la mission confiée à Dominique Perben juste avant cette crise sanitaire qui doit traiter de l’avenir de la profession. « Dans ce cadre, doit notamment être étudiée la question de l’aide juridictionnelle. J’ai cru comprendre ce matin que le Conseil National des Barreaux fait une demande d’avance à l’État : nous allons regarder cela ». La commission Perben a arrêté de siéger de manière temporaire et reprendra dès que possible ses activités. «  J’ai parfaitement conscience qu’il faudra sur ces points apporter des réponses ».

Quelle que soit leur importance, les cabinets d’avocats se trouvent dans un long tunnel avec des charges qui continuent à courir et pas – ou peu – de recettes à mettre en face. Le confinement qui réduit fortement l’activité malgré le télétravail intervient après deux mois de grève très suivie contre la réforme des retraites.
Une réforme qui a aujourd’hui du plomb dans l’aile puisque l’épidémie est venue plomber l’économie et que tous les paramètres sont aujourd’hui bouleversés.

Photo de Une : Nicole Belloubet auditionnée (Illustration DR Public Sénat)

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