
Cindy Marafico, l’avocate qui défie la fonte
- Par Sébastien Guiné --
- le 17 mai 2025
Elle réalise des performances impressionnantes dans une discipline récente, l’Hyrox, qui allie course à pied et épreuves de force. Direction les Mondiaux de Chicago en juin, en duo.
Cindy Marafico a « toujours fait du sport ». « J’ai fait sept ans de compétition en ski et j’ai aussi fait du judo », explique-t-elle dans son cabinet niçois. Aujourd’hui, elle s’investit pleinement dans l’Hyrox, « une course hybride de 8 kilomètres, ponctuée tous les kilomètres d’une station particulière » : le SkiErg, le Sled Push (un chariot de 152 kg à pousser), le Sled Pull (un chariot de 103 kg à tirer), les Burpee Broad Jumps (sa spécialité), le rameur, les Farmers Carry (deux poids à porter sur 200 mètres), les fentes marchées et les Wall Balls. Cette épreuve spectaculaire, qui associe vitesse, endurance, force et explosivité, a vu le jour en Allemagne en 2017. « Cela a pris dans le reste de l’Europe courant 2023. J’étais inscrite dans une salle de sport et on a commencé à en entendre parler. Et puis l’Hyrox a fixé une date à Nice, en octobre 2024 ». La discipline se pratique seul, en duo (chacun court les 8 kilomètres et les deux participants se partagent chaque station) ou en relais à quatre (deux kilomètres et deux ateliers chacun).
Professionnalisant

« C’est accessible à tout le monde. À la différence du CrossFit, ce sont des mouvements que tout le monde peut faire : pousser ou tirer une corde », souligne l’avocate. C’est en duo, avec Marie une amie infirmière, qu’elle s’est qualifiée pour les Championnats du monde de Chicago (catégorie d’âge 40-44). Son coach, Alan Cao, une pointure de la discipline, champion du monde en 2024 (catégorie 30-34), lui avait conseillé de jeter un coup d’œil à son classement si elle et sa partenaire réalisaient un temps inférieur à une heure et 10 minutes à Marseille. Résultat : 31e au total sur 677 participantes et 1re sur 84 dans leur catégorie. Partir aux Etats-Unis en plein mois de juin nécessite une organisation pour toutes les deux. « Et c’est un investissement financier aussi », souligne Cindy Marafico. « Mais cela n’arrivera qu’une fois car les conditions d’accès aux championnats du monde changent à partir de l’année prochaine. Et cela devient de plus en plus professionnalisant », ajoute-t-elle.
Complémentarité
« J’ai 40 ans cette année et si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai plus. On s’est prise au jeu avec Marie et on a beaucoup travaillé depuis décembre, chacune de notre côté. On court 40 à 50 kilomètres par semaine ». Cindy Marafico a également disputé des courses en solo, à Turin et récemment à Paris où elle a terminé 6e de sa catégorie. « C’est une course de gestion, surtout en solo. Le plus difficile pour mon gabarit, c’est le début de la course, il faut limiter la casse. J’ai un centre de gravité bas et j’ai une force explosive. Avec Marie, notre force, c’est notre complémentarité ». Ce qui impressionne son confrère et ami Julien Prandi, adepte de vélo et de triathlon, « c’est la gestion de l’effort, dans la mesure où ce sport combine un effort cardio et un effort musculaire ». Cindy Marafico se voit bien continuer l’Hyrox encore un moment, tant que son corps le lui permet. Mais elle n’arrêtera jamais le sport. « Je continuerai à un autre rythme. J’en ai besoin. Je traite des contentieux qui sont lourds. J’ai travaillé pour une association d’enfants victimes de violences et j’ai encore beaucoup de dossiers de ce genre. La veille de partir à Toulouse (pour une course en duo), je plaidais un dossier de viol. Je suis quelqu’un d’anxieux. Le soir, ça continue à tourner. Le sport me canalise ».