Les dossiers sportifs (…)

Les dossiers sportifs de Maître Dire

L’avocat a fait du sport son leitmotiv à la ville comme au barreau. Le triathlète est un homme exigeant dans le suivi de ses dossiers comme dans la préparation de ses courses.

«  Mon père était prof d’EPS, on regardait Stade 2, le rugby, Roland-Garros. J’ai toujours fait beaucoup de sport : judo, athlétisme », raconte Camille Dire. «  Quand j’étais étudiant, je me suis acheté un vélo pour me déplacer et je me suis mis à faire des trajets de plus en plus longs. J’ai acheté une carte routière de la région et j’ai commencé à me balader pour admirer les paysages. »


Selfie en haut du piton des Neiges, une sacrée aventure ©ME

Depuis, le goût de la compétition et de la performance s’est affirmé : du VTT d’abord, puis le triathlon, même s’il le dit lui-même : « J’ai vite renoncé à devenir un bon nageur (rire). » Plus les années passent, plus Maître Dire a de l’appétence pour les courses longue distance : l’Ironman de Nice en 2022 et 2024, le marathon Nice-Cannes en 2023, et les courses qui tutoient les sommets, avec notamment une participation à la fameuse Verticale des Fous à La Réunion, la 0-3 000. Le triathlon le plus haut du monde : un départ du lagon de Saint-Pierre, des lames de l’océan aux laves du volcan, le Piton des Neiges, qui culmine à 3 070 mètres. « En bas, il fait 29 degrés. Vous nagez dans le lagon, dans une eau transparente, avec les poissons, le corail. On sort de l’eau : 45 km de vélo. L’ascension est magnifique, puis c’est le trail, près de 11 km et 1 900 m de dénivelé pour atteindre le sommet. Et dans les cinq derniers km : le froid, la pluie, le brouillard. On ne voyait pas le sommet, et quand, par miracle, on le voyait, il avait l’air très, très loin. » Il termine 146e du général, sur plus de 700 participants, et 17e de sa catégorie, bouclant l’épreuve en un peu plus de 6 h, un beau chrono qui résulte de nombreux efforts.

Pas de journée type d’entraînement

Des journées bien organisées pour concilier sport et dossiers ©ME

« Le métier ne s’y prête pas. Je suis tributaire des horaires d’audience, des contraintes inhérentes aux différentes juridictions, des clients, de la météo… et des impératifs familiaux ! Donc l’idée, c’est de s’entraîner en fonction des disponibilités : en calant des séances de natation tôt le matin ou tard le soir, en allant rouler le week-end. » Au pic de la période d’entraînement, qui dure près de 7 mois pour un Ironman, Camille Dire doit caler 5 à 6 séances par semaine. L’avocat y trouve son équilibre : « Quand je suis sur le vélo, je pense aux dossiers, aux conclusions, à ce que je vais écrire. Dans ces moments de solitude, dans l’arrière-pays, je réfléchis à des stratégies de défense. » Et il fait un parallèle entre son sport et sa profession : «  Les courses longue distance sont soumises à beaucoup d’aléas. Se préparer pour mieux les anticiper ou les appréhender (coups de chaud, mauvaise digestion), vouloir le meilleur et envisager le pire. Dans la préparation d’une audience, on prépare le client au fait que la décision ne sera peut-être pas aussi favorable après étude de son dossier par le juge, mais qu’on va tout mettre en œuvre pour faire ressortir les éléments clés du dossier. »

« Je défends le sportif dans son quotidien »

Un beau palmarès déjà ! ©ME

Cette pratique intensive du sport a donné une coloration particulière à la carrière de Me Dire. Fonctionnaire de police pendant 18 ans, d’abord à la DST puis à la direction de la réglementation de la police aux frontières, il évolue vers le métier d’avocat quelque temps après son arrivée à Nice, pour gagner en indépendance. Il prête serment en 2021.
L’avocat triathlète se dirige alors tout naturellement vers une clientèle de sportifs  : « Je connais leurs contraintes. Je sais que la plupart d’entre eux n’ont pas des revenus mirobolants, je m’adapte. Par exemple, j’ai défendu un triathlète professionnel quand il avait des problèmes pour percevoir ses gains de course ou encore une triathlète qui vendait son vélo à la fin de la saison et un acheteur malintentionné a tenté d’abuser de la notoriété de ma cliente en incriminant l’état du vélo pour faire baisser le prix. J’ai aussi représenté une équipe cycliste professionnelle dans une affaire de diffamation et d’injures. »

En fait, le sport, c’est toute sa vie : sur la photo de la famille Dire, il ne s’agit pas d’oublier la maman, présidente d’un club de karaté qu’elle pratique avec les deux enfants, qui font également du water-polo en compétition. Une vie bien remplie entre les salles d’audience, les tatamis, la piscine et les kilomètres parcourus.
En plus de sa passion pour le vélo, Me Dire n’hésite pas à courir l’Ironman de Nice en 2022 et 2024 ou le marathon Nice-Cannes en 2023. ©ME

Photo de Une ©Marine EINAUDI