Confinement #2 : les (...)

Confinement #2 : les avocats ne veulent plus de « bricolage » comme au printemps

Présidente du Conseil National des Barreaux, Christiane Féral Schuhl devait accueillir ce midi (jeudi 29 octobre) le garde des Sceaux à l’occasion du Grand Atelier des Avocats, mais Eric Dupond-Moretti est en route pour Nice avec le président de la République après l’attentat de la basilique Notre Dame. Le ministre de la Justice n’a donc pas pu présenter « en direct » avec la profession les mesures mises en place pour le nouveau confinement.

Après avoir fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes, la présidente du CNB a tout de même utilisé cette tribune pour rappeler les valeurs que défendent les avocats : « Nous sommes toujours présents pour défendre la République, la démocratie et les libertés contre toutes les formes d’obscurantisme  ».

Elle a estimé que « le premier confinement a été désastreux pour une justice à 164 vitesses, qui a bégayé sur ses valeurs et notamment sur la détention provisoire. On ne veut pas revivre le pire, on ne veut plus de ce bricolage et des improvisations qui ont arrêté la justice et nos cabinets. Les avocats ont connu deux mois blancs, un quart d’entre-eux ne se sont pas versés de rémunération. Ils ne survivront pas à un 2ème confinement  ».

Alors que de nombreux avocats s’étaient rendus avant les vacances dans les collèges pour parler des libertés, Christiane Féral Schuhl a dit que la profession est « dévastée par l’attentat odieux de Nice. Nous sommes décidés plus que jamais à porter les valeurs de la République. Un enseignant a été décapité pour avoir fait un cours sur la liberté d’expression.
Notre pays est déstabilisé, l’économie vacille, les Français ont peur de l’avenir de notre démocratie. Quand tout vacille il reste le droit 
 ».

Elle s’est interrogée sur « un état d’urgence qui devient état du quotidien », le pays ayant vécu sous ce régime de novembre 2015 à novembre 2017 (attentats des terrasses à Paris, de l’Hyper Casher, du Bataclan et de la Promenade des Anglais) et la quasi intégralité de 2020 (confinement). Elle a noté que d’autres pays ont fait d’autres choix. «  Ils n’ont pas démérité. Chez nous, dix-sept lois ont été votées contre le terrorisme en 15 ans, ont elles permis de juguler le terrorisme ? ».

Elle a plaidé pour que la Justice soit considérée comme « indispensable » pour ce nouveau confinement et que les moyens lui soient donnés pour que les juridictions puissent travailler normalement en cette période difficile.

Photo : Maître Christiane Féral Schuhl.

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