De nouvelles sanctions prévues envers Moscou
- Par Jean-Michel Chevalier --
- le 20 février 2023
« Poutine mène non seulement une guerre brutale sur le champ de bataille, mais il s’en prend également avec une extrême violence aux civils. L’agresseur doit en payer le prix ». La présidente de la Commission européenne veut renforcer la pression avec... une dixième série de sanctions.
« Nous proposons de nouvelles interdictions d’exportation d’une valeur de plus de 11 milliards d’euros pour priver l’économie russe de technologies et de produits industriels essentiels. Pour un impact maximal, nous ciblons les produits dont la Russie a besoin et dont le manque ne peut être comblé par des pays tiers ». Et Ursula von der Leyen de cibler l’électronique, les véhicules spécialisés, des pièces de rechange pour les machines, les camions et les moteurs à réaction.
Les technologies avancées font aussi partie de la liste des marchandises à ne plus exporter vers Moscou : 47 nouveaux composants électroniques qui peuvent être utilisés dans les systèmes d’armement russes, des drones, des missiles (!) et les hélicoptères. Ainsi que les matériaux à terre rare et les caméras thermiques spécifiques.
En parallèle, la Commission veut interdire tous les produits technologiques trouvés sur le champ de bataille, y compris ceux fournis par des pays tiers.
Ainsi, l’Iran ayant fourni des drones à Moscou ne pourra plus passer par l’un des 27 pour vendre des biens « à double usage », civil et militaire. Une mesure qui « devrait être très dissuasive sur les entreprises et les opérateurs internationaux » assure la présidente.
Comme une guerre moderne se déroule aussi dans les médias et sur les réseaux sociaux, Bruxelles cible « la machine de propagande russe ». La désinformation, les « mensonges toxiques » ont un impact dans l’opinion publique et la Commission se propose d’établir la liste des propagandistes de Poutine ainsi que d’autres commandants militaires et politiques ».
Enfin, les oligarques « qui tentent de se cacher ou de vendre leurs avoirs pour échapper aux sanctions » seront traqués tandis que sera dressé l’inventaire complet de tous les avoirs gelés de la banque centrale russe détenus dans l’Union européenne. « Nous devons savoir où ils sont situés et quelle en est la valeur. Ce point est essentiel étant donné l’utilisation éventuelle des avoirs publics russes pour financer la reconstruction de l’Ukraine ».
Ursula von der Leyen espère que ce nouveau train de sanctions sera mis en place dès le 24 février, triste jour anniversaire de l’invasion russe en Ukraine.