Elections du CNB : (...)

Elections du CNB : Prêts à servir les 70 000 avocats de France

Dernière ligne droite avant les élections du Conseil national des barreaux (CNB). L’institution représentative des avocats de France, aujourd’hui présidée par Christiane Féral-Schuhl, renouvellera ses deux collèges le 24 novembre, soit 80 membres qui se mettront au service de la profession durant les trois prochaines années.
Femmes et hommes, jeunes et plus expérimentés, plusieurs avocats des Alpes-Maritimes, dépendant des barreaux de Grasse et de Nice, sont candidats. Nous avons donné la parole à trois d’entre eux, qui incarnent cette diversité.

Nathalie Beurgaud : Dans le sillage de Christiane Féral-Schuhl...

Candidate dans le collège ordinal (circonscription nationale femmes), Nathalie Beurgaud voit dans son éventuelle entrée au CNB "l’aboutissement d’un investissement de plusieurs années au sein de la profession". L’avocate niçoise de 55 ans, spécialiste du droit de la famille, a en effet à son actif trois mandats au conseil de d’ordre. Et elle est actuellement vice-bâtonnière du barreau de Nice, aux côtés de Thierry Troin. "Le CNB nous a démontré ces derniers temps qu’il faisait un travail essentiel de défense de nos intérêts, notamment lors de la réforme des retraites", explique-t-elle en soulignant l’apport de sa présidente actuelle, Christiane Féral-Schuhl. "Elle a donné à l’institution une dynamique supplémentaire qui n’est pas étrangère à ma candidature".
Défendant un projet d’équipe, puisqu’elle est soutenue par la Conférence des bâtonniers, Nathalie Beurgaud envisage le CNB avec humilité : "J’y vais pour apprendre". Mais aussi conviction : "J’ai essayé de m’investir pour la profession du mieux que je le pouvais localement, je veux maintenant accomplir cette tâche à l’échelon national". Elle entend ainsi apporter son expérience et sa sensibilité dans les domaines qui lui sont chers : "Je veux notamment promouvoir la formation des avocats, les protéger face aux braconniers du droit et travailler sur le développement des modes alternatifs de règlement des différends, à l’image du centre de justice amiable du barreau de Nice".

Roland Rodriguez : "Représenter la diversité de la profession"

Roland Rodriguez. Un nom qui cause dans le petit monde des avocats azuréens. Et au-delà... L’intéressé connaît bien le CNB, puisqu’il en a déjà été membre et même vice-président de 2015 à 2017. Sa candidature dans le collège ordinal (circonscription nationale hommes) est donc à envisager à l’aune d’une nouvelle expérience. "J’ai depuis exercé le mandat de bâtonnier du barreau de Grasse", insiste cet avocat de 44 ans, qui compte apporter à l’institution sa "vision d’élu de terrain". Son objectif : "représenter la diversité de la profession dans le respect des sensibilités de chacun", pour que le CNB, "qui a montré ces derniers mois qu’il était à la pointe de la défense des avocats", continue à être l’organe de rassemblement qu’il est aujourd’hui. "Cette unité n’était pas nécessairement acquise il y a quelques années".
Roland Rodriguez déclare n’avoir d’autre visée que "d’être élu et servir une profession qui est confrontée à une crise qui l’oblige à se réformer". Et d’évoquer notamment le chantier en cours de la digitalisation : "Le CNB a pour mission de développer les outils numériques qui doivent nous permettre de répondre à la demande de nos clients". Autre piste de travail : "La question de l’avocat salarié en entreprise, sur lequel il faudra être clair. J’ai l’impression que la profession n’est pas prête à amoindrir son indépendance dans le cadre du salariat". A de tels sujets clivants, Roland Rodriguez préfère "des projets positifs, plus prioritaires", comme la normalisation des relations avec les autres professions du droit et du chiffre. "Le CNB doit impulser des actions pour protéger le champ d’exercice de chacun et assurer ainsi le meilleur service aux clients".

Julien Prandi : "Défendre les avocats, c’est défendre les justiciables"

Julien Prandi, six ans de barre, est la voix niçoise de la Fédération nationale des unions de jeunes avocats (FNUJA) dans le collège général (circonscription nationale). "Mais c’est à l’ensemble d’une profession malmenée" que son engagement s’adresse. Et plus encore : "Derrière la défense des avocats, celle des justiciables est en jeu".
Dans le cadre de ces élections du CNB, la liste FNUJA veut s’attacher à renforcer le secret professionnel des avocats, "qui a récemment fait l’objet d’attaques à travers des écoutes téléphoniques illégales". En ce sens, "elle s’oppose à la reconnaissance d’un privilège de confidentialité couvrant les avis, consultations et correspondances émis par les juristes d’entreprise". Comme l’indique Julien Prandi, "il s’agit là d’une concurrence anormale avec la profession d’avocat qui, via sa déontologie, est seule garante de cette confidentialité".
Parmi les autres revendications à mettre sur la table du CNB, il faut citer l’amélioration de la rémunération du collaborateur. "Nous souhaiterions pour lui l’instauration de clauses d’intéressement au titre de sa participation à l’épanouissement du cabinet". Un sujet important pour la FNUJA, comme l’est aussi "la défense de la place de l’avocat contre les braconniers du droit, ces plateformes numériques qui, non gérées par des organismes validés par le CNB, captent les justiciables". Sans fournir la garantie que leur conseil soit à la hauteur des attentes...

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