
Entretiens de la construction : « Repenser la manière dont nous abordons le conflit »
- Par Sébastien Guiné --
- le 11 juillet 2025
La première édition des Entretiens de la construction, fin juin 2024, avait déjà été plébiscitée, avec près de 200 participants. La deuxième édition, le 27 juin dernier, toujours au pôle culturel Auguste Escoffier de Villeneuve-Loubet a fait mieux, avec près de 300 personnes présentes.
« Ce colloque est né d’un partenariat étroit entre avocats, experts, magistrats et assureurs avec une conviction simple : en croisant nos pratiques et nos regards, nous pouvons contribuer ensemble à faire évoluer le procès technique dans l’intérêt commun de la justice », a rappelé en introduction Me Firas Rabhi, organisateur de l’événement avec l’expert de justice Denis Ribat. « Le magistrat fixe le cadre, l’avocat défend, l’assureur évalue, l’expert éclaire. Chacun a son rôle mais aucun ne peut avancer seul », a poursuivi Me Rabhi, rappelant que le département des Alpes-Maritimes connaissait « un contentieux très lourd avec des enjeux en droit de la construction très importants ».
Un rôle cardinal
« Ce colloque s’inscrit dans une ambition collective : repenser la manière dont nous abordons le conflit, notamment le procès technique, à la lumière d’un mot, qui n’est plus accessoire mais central : l’amiable. Le thème qui nous réunit aujourd’hui, ‘Les modes de résolution des litiges, avant, pendant et après l’expertise’, illustre ce tournant culturel », a encore souligné l’avocat du barreau de Nice.
Dans cette dynamique « l’expertise joue un rôle cardinal » selon lui en tant « qu’outil d’éclairage et levier d’apaisement ». « L’expertise peut, lorsqu’elle est menée avec méthode, écoute et clarté, ouvrir la voie à une issue amiable ou, a minima, permettre un apaisement du conflit », a complété Denis Ribat. Le bâtonnier du barreau de Nice,
Me Emmanuel Brancaleoni, a confirmé que l’amiable était « une révolution en cours ». La bâtonnière élue du barreau de Grasse, Me Florence Bensa Troin, a relevé, qu’à Grasse, la
juridiction et le barreau avaient « immédiatement compris tout l’intérêt de l’amiable au sens large. Ce sont des modes de règlement qui permettent aux justiciables de construire eux-mêmes, et avec nous tous, le plus rapidement possible, la solution de leur litige ».
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