UCECAAP : La formation,

UCECAAP : La formation, un incontournable de la panoplie de l’expert

Les experts judiciaires, quel que soit leur domaine d’intervention (le bâtiment, l’immobilier, la santé…), n’ont d’autre choix que de se former constamment, ne serait-ce qu’en raison des évolutions législatives. Sans oublier la posture à adopter et les transformations majeures comme l’IA : deux thèmes abordés et discutés au cours d’une des formations quinquennales de l’UCECAAP, le 7 juillet au palais des congrès d’Antibes, en présence de quelque 400 experts.

«  Quand on est inscrit expert pendant cinq ans, on est tenu, au moment du renouvellement, de justifier d’avoir fait des formations de façon régulière à la procédure expertale », souligne Thierry Borel, président de l’UCECAAP. « Les deux formations quinquennales représentent 15 heures par an ».

La parole et les écrits dans l’expertise

La thématique de la formation du 7 juillet était « La parole et les écrits dans l’expertise  ». La journée s’est ouverte par une conférence de Sophie Lemaitre, ancienne avocate et coach de prise de parole en public. Elle a assuré que les deux principales qualités de l’orateur étaient « l’écoute et le silence  ». « On ne naît pas orateur, on le devient et on le devient en travaillant ». Elle a également insisté sur le fait, pour les experts de justice, de cadrer les règles de la réunion d’expertise avant qu’elle ne commence : « Il faut fixer un ordre du jour précis, avec un déroulé précis. Et on peut recadrer parce qu’on a cadré en amont ». En outre, « ce que l’on voit de vous avant de prendre la parole est extrêmement important. Le corps parle à votre insu. Vous devez avoir une posture d’orateur : une posture ouverte et verticale. Que l’on soit assis ou debout, on fait face aux gens auxquels on s’adresse ». Il existe «  deux outils connecteurs très puissants : le regard (outil connecteur le plus puissant ; pour montrer de l’intérêt à l’autre) et le sourire (pour créer un dialogue). Le risque quand on est expert c’est qu’on ne vous comprenne pas. Et il n’y a rien de pire pour les parties quand on ne comprend pas. Celui qui veut se faire comprendre doit être clair. La clarté c’est s’assurer qu’on parle bien de la même chose. »

Au sujet de l’intelligence artificielle, Me Aude Mutter, avocate au barreau de Nice, a fait quelques recommandations à l’usage des experts : faire preuve d’une prudence particulière, vérifier les informations obtenues et informer les parties et le juge du recours à l’IA. « L’expert est assisté par l’IA mais il demeure seul responsable de ses conclusions. »

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Photo de Une ©S.G