Formation UJA : Comment

Formation UJA : Comment gérer sa première affaire de garde à vue ?

Vendredi, l’UJA de Nice (l’Union des Jeunes Avocats) a organisé une nouvelle formation intitulée « Ma première garde à vue ». Pour l’animer, deux conférenciers experts en la matière : Maître Cindy Marafico, avocate au Barreau de Nice, et Vincent Penard, avocat au Barreau d’Aix en Provence.

Comment gérer sa première garde à vue ? Ce n’est pas toujours très simple. Pour rassurer les jeunes avocats présents dans la salle, les conférenciers ont donné de nombreux conseils sur la manière d’aborder et de gérer sa première garde à vue. La première, mais aussi toutes celles qui suivent.

Les premiers réflexes

La première chose à faire lorsqu’un avocat est appelé pour assurer la défense d’un prévenu en garde à vue, est de récolter le plus d’informations sur la situation. Qui est le prévenu ? Quand et où a eu lieu l’arrestation ? L’endroit de l’interpellation est situé à combien de minutes du commissariat ? Depuis combien de temps est-il placé en garde à vue ? Que sait le prévenu sur son arrestation ? Des questions que l’avocate Cindy Marafico, juge essentielles « il est important de vérifier ces circonstances, qui par la suite, nous permettrons de mieux gérer la défense du prévenu  ». Des éléments qui permettent d’appréhender la situation, encore inconnue de l’avocat à ce stade de l’enquête. Et qui peuvent, dans certains cas, jouer un rôle important en faveur du prévenu.

Les droits des prévenus et des avocats

En cas de garde à vue, il faut effectivement annoncer ses droits au prévenu. Outre les droits accordés au prévenu, tels que le droit à un examen médical, le droit de prévenir un proche ou l’employeur, le droit à un interprète pour les ressortissants étrangers, les avocats bénéficient eux aussi de droits : le droit à la consultation des documents, et le droit de présentation d’observations au parquet. L’un permettant d’accéder aux documents relatifs à l’individu et à l’enquête et l’autre permettant à l’avocat de faire part de remarques. « Surtout, il faut prendre des notes durant les audiences. Celles-ci permettront de mettre en place votre défense, mais aussi d’envoyer, si nécessaire, des observations au parquet, qui seront intégrées au dossier du prévenu et qui peuvent avoir un impact sur la suite  » explique l’avocate.

La relation avec les Officiers de police judiciaire

Vincent Penard, ancien membre du groupe de défense pénale, met l’accent sur une chose, très importante selon lui, « les Officiers de Police Judiciaire ne sont pas faits pour être vos amis et vous n’êtes pas faits pour être les leurs  ». C’est le premier conseil que l’avocat a donné à ses jeunes confrères. « Même si, l’OPJ à qui vous avez affaire est sympa, c’est chacun sa place » explique-t-il avec insistance. Vincent Penard donne un ultime conseil « quand il y a de gros enjeux dans une affaire, si vous en avez la possibilité, demandez un renvoi  ». Le but est de préparer au mieux ses arguments afin de défendre son client. L’avocat doit mettre toutes les chances de son côté, et ce, même si cela prend quelques jours ou semaines en plus « c’est vous qui êtes les maîtres, vous avez le temps de bien vous préparer alors prenez le » ajoute-t-il.

L’obligation d’aller rencontrer son client

Après tous ces conseils, place à quelques questions des plus jeunes. La plus importante : l’avocat est-il obligé de se rendre en garde à vue pour rencontrer son client dès qu’il est appelé ? « Ça peut faire rire, mais oui, qu’il soit minuit, quatre heures ou onze heures, vous êtes obligés de vous lever, quitter votre lit et aller rencontrer votre client » annonce Me Cindy Marafico. Vincent Penard renchérit «  évidemment que vous devez y aller, c’est sûr que parfois c’est chiant, mais il le faut, c’est là que tout commence  ». Cet entretien est primordial puisque, c’est à ce moment que le rôle de l’avocat débute.

Prochaine formation

L’UJA de Nice organise, ce vendredi 28 février une nouvelle formation intitulée « Ma première comparution immédiate ». Les conférenciers seront Me Cindy Marafico, ancienne Coordinatrice GDP et Me Philippe Armani, vice-président de l’ADAIPE, l’Association des Avocats Intéressés par le Droit Pénal.

Rendez-vous de 11h30 à 13h30 à la salle Pierre Josselet de la Bibliothèque de l’Ordre.

Tarif unique de 10 euros
Entrée gratuite pour la nouvelle promotion de l’UJA/ADAIPE et les avocats de moins de deux années de barre

Inscription à l’adresse mail suivante : [email protected]

Visuel de Une : Me Penard et Me Marafico à la fin de formation (DR M.R)

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