
Me Cécile Carreras Devot : « Le notaire est un facilitateur »
- Par Sébastien Guiné --
- le 11 octobre 2025
Me Cécile Carreras Devot, nouvelle déléguée à la communication de la chambre des notaires 06 détaille ses missions, axées sur l’ouverture au grand public et aux autres professions du droit.
Pouvez-vous nous parler de cette mission qui vous a été confiée ?

- C’est une volonté de Me Laurent Libouban, président de la chambre des notaires des Alpes-Maritimes, de créer ce poste. C’est un président très novateur et qui a vraiment à cœur la communication. J’étais déjà présente au sein de la chambre avec Me Hervé Accorsi, je connaissais Me Libouban et il savait que j’étais investie dans des associations, dont la Ligue contre le cancer. Cela me plaît d’avoir des activités d’engagement, à côté de ma profession.
En quoi vont consister vos actions ?
– La communication notariale est un travail de pédagogie et de transparence. Cela va être d’expliquer le rôle du tiers de confiance, de rendre accessibles des notions complexes, de rendre accessibles les réformes, et de montrer la complémentarité qui existe avec l’interprofessionnalité. Pour le président de la chambre, tous les professionnels du droit, les notaires, les avocats, les experts-comptables et les commissaires de justice, doivent travailler de concert, dans l’intérêt du client. Aujourd’hui, dans un dossier, il y a très souvent l’interaction de toutes ces professions. L’idée est d’avoir plus de fluidité dans un dossier, ce qui sera très bénéfique pour les clients. Il est important de montrer au grand public que c’est même indispensable, qu’il ne faut pas cloisonner les matières mais au contraire, les réunir. Dans les dossiers de divorce, nous travaillons avec des avocats, dans le cas des transmissions patrimoniales, nous travaillons avec des experts-comptables. Il faut faire de la pédagogie auprès des clients et auprès des confrères, en leur disant bien que c’est dans leur intérêt.
Est-ce rare pour une chambre départementale d’avoir un notaire dédié à la communication ?
– Non, cela se fait ailleurs. Mais dans la mesure où notre profession est très réglementée, c’est quelque chose d’assez récent. Il nous faut nous adapter à un environnement qui évolue très vite. Je travaille avec des professionnels de la communication et j’ai également une équipe avec moi, qui a été formée pour cela.
Qu’est-ce qui fait encore défaut selon vous dans la perception que le grand public a des notaires ?
– Je pense qu’il faut insister sur ce rôle de tiers de confiance. Le notaire est un facilitateur. Il est là pour sécuriser les actes, son activité ne se cantonne pas aux ventes et aux successions. Nous pouvons intervenir dans d’autres domaines, et de concert avec d’autres professionnels. Nous ne sommes pas isolés. Il est très important d’écouter le client et de faire du sur-mesure, en faisant appel, quand cela est nécessaire, à d’autres professions. Cela m’arrive de dire à mes clients : « Là, vous avez besoin d’aller voir un avocat ».
Une campagne contre les idées reçues
Me Carreras Devot et son équipe ont déjà conçu une campagne dans le but de faire tomber quelques clichés qui ont la vie dure : par exemple que le notaire est un homme, âgé qui plus est. S’appuyant sur des chiffres provenant de rapports annuels de la profession en 2014 et 2024, la campagne montre que « non, le notaire n’est pas toujours un homme » et que « non, notaire n’est pas un "métier de vieux". » C’est même une profession qui rajeunit. En 2014, l’âge moyen des notaires en France était de 48 ans. En 2024, il s’établissait à 46 ans et 8 mois. Autre donnée qui contredit un autre préjugé : les femmes notaires représentaient 57,52 % de la profession en 2024 alors qu’elles n’étaient que 35 % à exercer dans les offices dix ans plus tôt.