Marathon Nice-Cannes : Courir avec son cœur
- Par Sébastien Guiné --
- le 1er novembre 2025
Avocat au barreau de Nice, Nourdine El Attachi s’est pleinement lancé dans la préparation des marathons après le décès de sa mère il y a plus de trois ans. Et il ne laisse rien au hasard.
Il disputera le 9 novembre son troisième Marathon Nice-Cannes, sa sixième course de 42,195 km après avoir déjà pris part à trois éditions parisiennes.
« J’ai perdu ma maman en juin 2022. Je courais auparavant mais de façon très irrégulière. Elle m’a toujours poussé à faire des marathons. A son décès, j’ai commencé à me préparer, seul d’abord. Puis en janvier 2024, j’ai fait la connaissance de mon coach Pierre Emanuel Chavy qui m’a accompagné sur plusieurs marathons et j’ai énormément progressé », confie Me El Attachi depuis le Kenya, où il termine sa préparation pour la course azuréenne au camp d’entraînement RUN’IX Athletic Center, situé à 2 400 mètres d’altitude. « C’est la première fois que je vais au Kenya dans le cadre de ma préparation marathon », ajoute celui qui visera les 3 heures à l’arrivée à Cannes après avoir bouclé le Marathon de Paris en 3 h 10. Son coach était avec lui au Kenya : « On fait les séances ensemble et on courra le marathon ensemble ». Chez les spécialistes de la course d’endurance, Nourdine El Attachi a pu côtoyer le plus illustre d’entre eux : Eliud Kipchoge, double champion olympique (Rio en 2016 et Tokyo en 2021), ancien recordman du monde et premier coureur de l’histoire à boucler un marathon en moins de deux heures (record toutefois non officiel).
« Promesse tenue »
Depuis mai, un préparateur mental accompagne également l’avocat : « Cette année, j’ai senti que j’avais des faiblesses sur l’aspect mental. Grâce à mon préparateur, je suis une autre personne, je suis beaucoup plus calme et lucide. Et tout ça en exerçant la profession d’avocat ! », glisse-t-il dans un sourire. « Nous faisons un métier qui est très prenant », poursuit-il. « Le sport m’apporte de la stabilité. Avant j’étais peut-être plus impulsif. Maintenant je suis plus raisonné, je prends plus de hauteur ». Nourdine El Attachi loue également le côté fédérateur du sport. « Cela permet de créer des liens au palais de justice ». Entre avocats et avec les magistrats et les greffiers. Toujours désireux de repousser ses limites, Nourdine s’est initié au cyclisme cet été. À tel point que le spécialiste du marathon réfléchit à l’éventualité de prendre le départ d’un triathlon. Mais en attendant, il est pleinement concentré sur son objectif du 9 novembre. Et il met toutes les chances de son côté avec une hygiène de vie irréprochable : « pas de pizzas, pas de burgers, pas de pain, pas de sauce, très peu de sucre, pas d’alcool ». Il veille également à une hydratation régulière et surveille de près son sommeil (7 à 8 heures par nuit). L’avocat niçois, installé depuis sa prestation de serment en 2019, a conscience de l’investissement que toute sa préparation représente. « Oui c’est un investissement financier », reconnaît-il. « Les coachs, les chaussures, la pressothérapie, la cryothérapie, les inscriptions aux courses… c’est un sacré budget. Mais à chaque course, j’honore la mémoire de ma mère et cela n’a pas de prix. Et je le vois plus comme un bienfait pour ma qualité de vie et mon équilibre personnel et familial », développe-t-il. Pour lui « chaque marathon est une promesse tenue. Une façon de prolonger ce lien avec ma mère, et de lui dire : "Tu vois, je l’ai fait" ».