Nicole Belloubet : (...)

Nicole Belloubet : une visite à haute valeur symbolique au TGI de Nice

Un peu plus d’un an après l’attentat du 14 juillet, la garde des Sceaux, ministre de la Justice, a assisté à l’installation de nouveaux magistrats.

Depuis sa récente prise de fonction, la nouvelle Garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a déjà visité plusieurs juridictions en France. Rien que de très classique. Mais après l’attentat du 14 juillet, qui a mobilisé au delà de tout ce qui est imaginable les forces de l’ordre et les services de la Justice, magistrats en tête, la venue à Nice de la ministre en début de semaine
revêtait évidemment un caractère particulier. Cela constituait une
façon de dire que, grâce à la mobilisation sans faille de tous les acteurs, les valeurs républicaines sont sorties intactes de cette terrible épreuve.
On ne peut que s’en réjouir.

Rencontre avec les victimes de l’attentat

Nicole Belloubet, ministre de la Justice, au premier rang des personnalités lors de l’audience de présentation des nouveaux magistrats au TGI de Nice ce lundi. (JMC)

Aussi n’est-il pas fréquent qu’un ministre de la Justice assiste à une "simple" audience solennelle de présentation de nouveaux magistrats dans un TGI. Dans ces circonstances, la présence éminemment symbolique de Mme Belloubet fut appréciée par les magistrats et fonctionnaires du tribunal, et par les élus venus nombreux pour l’occasion.
Avant d’assister à l’audience solennelle dans la salle des Assises, Mme Belloubet s’est rendue à l’Espace d’information et d’accueil des victimes de l’attentat, rue des Phocéens, pour des échanges avec les équipes qui furent en première ligne ce soir tragique. Et après avoir rencontré les chefs de la Cour d’Appel d’Aix-en Provence, les chefs de juridiction du Tribunal de Grande Instance de Nice et les personnels, elle a visité le Mémorial installé dans le jardin de la Villa Masséna sur la Promenade des Anglais, puis parlé avec les représentants de l’association "Promenade des Anges".

Mme Belloubet en conversation avec Philippe Pradal, le préfet Leclerc, Charles-Ange Ginésy et le bâtonnier Randon. (JMC)

Enfin, elle s’est rendue à la Fondation Lenval pour s’entretenir avec le directeur général Arnaud Pouillard et avec le professeur Florence Askenazy Gittard et son équipe.

L’audience solennelle fut "traditionnelle", avec les réquisitions du procureur de la République, Jean-Michel Prêtre, qui a rappelé que son parquet a accueilli cet été "avec beaucoup d’enthousiasme" quatre magistrats, en attendant l’arrivée prochaine d’un cinquième. "Sur les seize postes budgétaires - la création d’un 17ème poste de vice-procureur est demandée - trois postes et demi restent non pourvus" a t-il rappelé. Ces postes "non tenus" ont cependant été compensés par des "magistrats placés" et par des magistrats du parquet général pour requérir dans des dossiers d’appel devant la Cour d’Appel. "Cette situation reste fragile, mais nous permettra d’atteindre nos objectifs d’ici la fin de l’année" a précisé le procureur.

"La triste réalité de notre époque"

De son côté, le président Alain Chateauneuf a débuté son discours par un hommage au commissaire Emmanuel Grout, directeur départemental adjoint de la police aux frontières, et à Maître Myriam Bellazouz, jeune et brillante
avocate du Barreau de Nice, qui ont perdu la vie dans l’attentat : "Nous ne saurions les oublier, les événements survenus depuis lors en France et en divers pays nous rappelant régulièrement la triste réalité de notre époque".
Il a évoqué devant la ministre "la rotation professionnelle trop marquée des magistrats", citant une étude réalisée par le Conseil supérieur de la Magistrature. Pour Nice, il a simplement dit qu’il a procédé depuis son arrivée en 2015 à l’installation de 31 magistrats sur un effectif de 46.
Des chiffres qui se passent de tout commentaire.

Photo de Une : le garde des Sceaux lors de sa venue à Nice (JMC)

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