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Procès de l’attentat commis à Nice : Des peines de prison jusqu’à 15 ans requises

Le parquet national antiterroriste (PNAT) a requis mardi 6 décembre des peines allant de deux à quinze ans d’emprisonnement à l’encontre des huit accusés. Les peines les plus lourdes concernent Chokri Chafroud, Mohamed Ghraieb et Ramzi Arefa, qui encourent jusqu’à 20 ans.

Les avocats généraux ont requis une peine de 15 ans de réclusion criminelle pour les deux premiers "du chef de participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes" et une peine d’emprisonnement de même durée pour Ramzi Arefa au motif de plusieurs chefs (acquisition d’armes, participation à une association de malfaiteurs en vue de préparer un crime) mais en ne retenant pas la circonstance aggravante terroriste. Les autres peines requises sont de dix ans pour Artan Henaj, cinq ans pour Enkeledja Zace, trois ans pour Maksim Celaj et Endri Elezi et deux ans pour Brahim Tritrou.

Dans un long propos liminaire, l’avocate générale Alexa Dubourg a souhaité d’abord s’adresser aux victimes : "À celles qui ne sont plus là, à celles qui restent et à celles qui ont préféré se tenir loin de l’enceinte judiciaire. Nous souhaitons leur dire notre infinie compassion pour leur souffrance, nous avons parfaitement compris à quel point elle était insondable, impartageable. On a beau être magistrat, on n’en est pas moins Homme (…). Un dernier mot pour ceux que nous avons coutume d’appeler les primo-intervenants : nous ne les oublions absolument pas. Votre cour aura à dire si leur constitution de partie civile est recevable mais leur traumatisme est indéniable".
Alexa Dubourg a ensuite affirmé que les accusés n’étaient pas là "parce qu’on cherchait des boucs émissaires, parce qu’on voulait un procès à tout prix. Ils sont là parce qu’à l’issue d’une enquête qui a duré plusieurs années, (on) a estimé qu’il existait des preuves suffisantes pour qu’un procès se tienne. Personne ne peut venir dire que le dossier est vide. Cela ne veut pas dire faire porter le poids de l’absence aux accusés", a-t-elle ajouté alors que le conducteur du camion responsable de la mort de 86 personnes et d’un très grand nombre de blessés, physiquement et psychologiquement, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, a été abattu par des policiers. "Il y aura des frustrations, elles seront inévitables", a prévenu l’avocate générale.

Photo de Une : Le verdict est attendu le 13 décembre. (vue de la salle de retransmission du procès aménagée à Nice) ©V.N

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