
Surveillance par drones durant les trois journées de rentrée organisée par un parti politique à Bordeaux : la justice a suspendu l’arrêté préfectoral
- Par Valérie Noriega --
- le 15 septembre 2025
Le tribunal administratif de Bordeaux a suspendu, vendredi 12 septembre, l’arrêté du préfet de la Gironde qui autorisait la surveillance par drones de plusieurs communes de l’agglomération bordelaise à l’occasion de la rentrée politique d’un parti organisée ce week-end dans la capitale girondine.
Saisi en urgence par plusieurs associations, le juge du référé liberté a considéré que la mesure constituait une atteinte grave et manifestement illégale au droit au respect de la vie privée.
Un dispositif contesté
L’arrêté préfectoral prévoyait le recours à des drones équipés de caméras entre le vendredi 12 septembre à 6 h et le dimanche 14 septembre à 23 h. Le dispositif devait couvrir Bordeaux mais également Bruges, Le Bouscat, Mérignac, Pessac, Talence, Villenave-d’Ornon, Bègles, Floirac, Cenon, Lormont, Bassens ainsi que certaines communes limitrophes.
Le préfet justifiait ce recours à la vidéosurveillance aérienne par la nécessité de prévenir des troubles à l’ordre public, en raison notamment d’appels à manifester contre l’événement. La rentrée politique concernait plusieurs rassemblements privés entre cadres et élus du parti, ainsi qu’un meeting prévu le 14 septembre au parc des expositions de Bordeaux.
Des motifs jugés insuffisants
Le juge a estimé que le représentant de l’État n’avait pas démontré l’existence d’un risque avéré de troubles ni précisé les moyens humains mobilisés par les forces de l’ordre. Il a également relevé que la mesure autorisait une surveillance bien au-delà du périmètre des manifestations prévues, couvrant de larges zones où aucun événement n’était organisé.
Une atteinte à la vie privée
Dans son ordonnance (n° 2506185 et 2506201), le juge des référés a jugé que l’ampleur géographique et temporelle de l’arrêté portait une atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée. L’exécution de l’arrêté a donc été suspendue.