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« +20% d’embauches de cadres en Paca cette année »

Nathalie Ferrucci, Pre ?sidente de l’association nationale des DRH de la Co ?te d’Azur, constate le rede ?collage du marche ? des cadres, en particulier pour les jeunes. Enfin la reprise ?

Quelle est la situation du marche ? des cadres dans le de ?partement ?

On sent une reprise sur la me ?tallurgie, sur les achats, le tourisme, la recherche et de ?veloppement. C’est assez net depuis le de ?but de l’anne ?e. Il y aura en 2016 + 20% d’embauches de cadres en Paca. L’informatique n’est pas le secteur qui aura le plus de recrutements, contrairement a ? l’administration des entreprises et les relations humaines.

Et sur les secteurs ge ?ographiques ?

Il y a un mouvement qui se produit en ce moment. Sophia Antipolis, l’Eco Valle ?e de Nice et Monaco sont les plus en e ?bullition.

Les jeunes trouvent-ils facilement a ? s’inse ?rer ?

Oui, ceux qui ont moins de 5 ans d’expe ?rience sont les plus demande ?s. En revanche, il y a un goulet d’e ?tranglement pour les personnes ayant plus de 20 ans d’expe ?rience. Les milieux et fins de carrie ?re des cadres sont plus difficiles.

Le manque d’expe ?rience n’est-il pas un frein a ? l’embauche ?

Non, car on se retrouve avec des jeunes sortant des e ?coles de commerce ou ? ils ont rec ?u une bonne formation et me ?me acquis une expe ?rience par les stages. Sou- vent ils ont fait une cinquie ?me anne ?e de spe ?cialisation dans le marketing, la finance, le tourisme, le luxe. Ils ne de ?couvrent donc pas l’entreprise, comme ceux qui sortent de l’universite ?.

Pas trop formate ?s ?

C’est surtout une question de mentalite ?. Aujourd’hui, les jeunes ont l’esprit entrepreneurial. Nous sommes davantage avec des chefs de projets et des charge ?s de mis- sions qu’avec des cadres traditionnels pilotant une e ?quipe, en faisant passer le message de manie ?re verticale. En fait, ils sont ce qu’on leur a enseigne ? pendant leurs e ?tudes et ils veulent retrouver cela.

C’est a ? dire ?

Ils sont tre ?s demandeurs de start- up, de petites entreprises
dynamiques qui vont leur proposer des choses. Ils ne sont pas dans la recherche de gestion d’une car- rie ?re confortable. Ca, c’est fini, je pense me ?me que le cadre comme on l’imagine aujourd’hui aura disparu d’ici 10 a ? 15 ans.

Sont-ils dans un e ?tat d’esprit libe ?ral et anglo-saxon, pour utiliser les grands mots ?

On n’est pas dans une ide ?ologie, mais dans un mode de
fonctionnement. Le management moderne, tel que nous les DRH essayons de le mettre en place, est collaboratif. On est dans du parti- cipatif, du co-de ?veloppement, de la strate ?gie.

L’e ?galite ? hommes-femmes, des progre ?s ?

Elle a accompli du chemin, mais il en reste a ? faire. On n’est pas encore dans la parite ? parfaite au niveau des salaires, et le sera-t-on un jour vraiment sachant qu’il y a encore 27% d’e ?cart ? En tout cas, les femmes osent tout, aucun me ?tier ne leur fait peur.
Les recruteurs essaient d’embaucher sans discrimination a ? compe ?tences e ?gales. On sait qu’il faut un maximum de diversite ? dans nos e ?quipes en terme de cre ?ativite ? et de compe ?titivite ?.

Nouvelles technologies et vie familiale ?

Elles nous impactent a ? tous niveaux. Une nouvelle e ?conomie s’est mise en place, une ube ?risation aussi. Il faut inventer comment ge ?rer de fac ?on utile et e ?quitable sa vie professionnelle et sa vie prive ?e.

Cela se traduit comment ?

J’ai des exemples concrets : un candidat me dit : « le job, je suis OK, mais j’ai aussi un blog a ? ge ?rer et pour moi c’est important ». Un autre a un groupe de hard rock collaboratif et veut s’en occuper pour le faire avancer. Un troisie ?me a une appli qu’il a de ?veloppe ?e avec ses copains, et la vie de son appli est pour lui aussi importante que le travail propose ?.

L’employeur comprend ?

On a tout inte ?re ?t a ? les com- prendre, car c’est enrichissant pour l’entreprise. On a face a ? nous des jeunes qui n’ont plus peur de s’exprimer, et il faut leur donner cette liberte ?. Laissez-les vivre, l’entreprise a tout a ? gagner de cette intelligence collective.

 ??????L’association nationale des DRH regroupe cent vingt professionnels sur le 06, le 83 et Monaco.

Fide ?lite ? a ? l’entreprise :
n’est plus une « valeur » reconnue par la jeune ge ?ne ?ration qui n’he ?site pas a ? zapper selon ses centres d’inte ?re ?t.

Burn out : l’expression d’un malaise ge ?ne ?ralise ? qui, pour Nathalie Ferrucci, n’est pas du seul fait de l’entreprise mais pluto ?t un phe ?nome ?ne socie ?tal.

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