5 ans après le passage de

5 ans après le passage de la tempête Alex - Roquebillière, bientôt le clap de fin

260 millions d’euros ont déjà été investis dans les travaux de reconstruction. Il en faudra encore 150 pour parvenir au bout de ce chantier titanesque. Focus sur un village particulièrement touché :
Roquebillière.

« Chaque automne j’y repense et cette cicatrice blanche dans le paysage me bouleverse toujours autant. » Agnès, comme d’autres habitants croisés dans les rues de Roquebillière, n’oubliera jamais Alex, même si 5 ans après le village a pansé ses plaies en grande partie.
De la route RM 2565, on aperçoit très distinctement la pelouse verte du nouveau stade et du pumptrack, le bleu électrique des terrains de padel rutilants. Roquebillière a retrouvé une qualité de vie équivalente à celle d’avant Alex  : le fruit de longues démarches pour les équipes de la municipalité. « Il a fallu se heurter sans arrêt à des idéologies administratives, aux problèmes de coordination entre les grands opérateurs, au manque d’argent. En tant que petite commune on essayait de frayer notre chemin et ce n’est pas toujours facile. L’État ne joue pas son rôle de
synthèse : à la fois il veut s’immiscer et contrôler ce qu’on fait mais sans assumer jusqu’au bout son rôle. On a eu 8 millions d’euros de pertes, 7 ans de budget d’investissement de la commune. Il a fallu chercher des financements. On a fait un gros travail sur les assurances. Sans ça on ne repartait jamais.
 »
Thomas Marcucci, le directeur général des services (DGS) pensait peut-être s’ennuyer en prenant son poste de DGS à Roquebillière, c’était sans compter ces cinq dernières années.

©Marine Einaudi

Reconstruction et résilience

Des dossiers monumentaux à monter en technique de financements croisés. Un travail colossal, un combat acharné mais des résultats à la clé : «  En moins d’un an ont été refaits le petit pont qui relie le nouveau village au vieux, la digue de protection du vieux village, 80 % des protections de berges, toute la zone EDF-RTE… », énumère le DGS. Le maire Gérard Manfredi a dû souvent taper du poing sur la table notamment pour obtenir la pérennisation du camping en bord de rivière avec un dispositif d’alerte préventif en cas d’intempérie et des airesprévues pour accueillir les gens évacués. Ont suivi le plan d’eau, des espaces verts dans la continuité du camping et cette année les équipements sportifs. Rien ne sera jamais plus comme avant Alex. La petite rivière de montagne étroite et bordée de végétation a désormais un nouveau zonage. Au lit mineur d’une digue à l’autre d’environ 60 mètres se rajoute un verrou supplémentaire ce qui dessine ce large sillon d’à peu près 100 mètres d’un bord à l’autre. Dans cette zone, on ne peut quasiment plus rien faire.
Les 130 bâtiments emportés n’ont pas été reconstruits et le centre de loisirs qui a été complètement détruit est désormais hébergé dans l’école. À la place, le site a été aménagé en zone nature avec parcours de santé.

©Marine Einaudi
©Marine Einaudi
©Marine Einaudi

Les chantiers à venir

« Il y a encore des choses à faire. Je suis toujours insatisfait mais dans l’ensemble on s’en est bien sorti.  » Gérard Manfredi n’a peut-être pas fini de taper du poing sur la table. La semaine
dernière, il a obtenu le financement du monument aux morts à 100 % à hauteur de 600 000 euros (département et État).
Reste à réaliser une zone de protection des berges en amont de la régie d’électricité et les soubassements d’une portion de la route endommagée par la tempête Aline.
Encore un peu de patience.

©Marine Einaudi
©Marine Einaudi
©Marine Einaudi
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Photo de Une ©Marine Einaudi