50 ans de l'UPE06 : (...)

50 ans de l’UPE06 : Un engagement intact

Quelque 1 000 personnes ont fêté les 50 ans de l’UPE06 le 22 juin à la Siesta d’Antibes. Le président actuel y a salué ses prédécesseurs et redit son engagement total pour soutenir les entreprises du territoire.

Il le concède lui-même, beaucoup de sujets lui tiennent à cœur. Pierre Ippolito, qui a répété qu’il ne ferait qu’un seul mandat à la tête de l’UPE06, met toutefois tout en haut de la liste le sujet de la transition énergétique et la RSE, bien conscient de l’enjeu. Face à la presse, juste avant les discours et les festivités, le jeune et ubiquiste président de l’UPE06 a évoqué le rôle joué par Thomas Collet, secrétaire général et responsable de la commission RSE et transition écologique « qui pilote plusieurs projets ». « Le premier, déjà finalisé, est la création d’une association, Passeport Transition 06, dont le but est d’acculturer les chefs d’entreprise à la transition énergétique à travers six visas », a expliqué Pierre Ippolito.
Les visas de ce passeport vert sont : « Faire son diagnostic vers la transition écologique », « Participer à un atelier de la fresque du climat », « Réaliser son empreinte carbone personnelle », « Se former aux enjeux écologiques et comprendre leurs impacts sur l’entreprise », « Mettre en place un atelier ‘engager mes salariés’ » et « Engager une stratégie de transition ». «  Il faut déjà que le chef d’entreprise comprenne lui-même ce qu’est la transition énergétique et écologique, sinon il ne pourra pas l’enclencher dans son entreprise. Ce passeport, lancé il y a plus de six mois, est une volonté de faire de la pédagogie et de former les chefs d’entreprise », a dit Pierre Ippolito.

Pierre Ippolito vient de terminer la première de ses trois années de présidence.
© SG

Avec ses équipes, il travaille également à un projet de SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) dédiée à l’énergie solaire. «  C’est un peu le virage que nous essayons de prendre, être chef d’orchestre d’un collectif qui porte un projet. La SCIC est le modèle parfait pour porter nos projets de demain », a-t-il souligné. Le but de cette première SCIC est d’offrir aux TPE-PME de l’autoconsommation ou de l’autoconsommation partagée d’électricité grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques. «  On va mettre autour de la table Enedis, EDF, des maitres d’œuvre et d’ouvrage et les financiers : des banquiers et des institutionnels. La SCIC portera le financement, c’est elle qui achètera les panneaux solaires et qui vendra l’énergie en échange. L’idée est de pouvoir lever rapidement un million d’euros », a détaillé Pierre Ippolito.

Croissance externe

L’UPE06 est déjà en discussions avancées sur le sujet avec le club des entreprises de Grasse. «  On en a parlé également avec le club des entreprises de Saint-Laurent du Var et on va en parler au club des entreprises de Carros. Vu l’engouement qu’il y a autour de ce projet-là, on se dit que dans chaque bassin, on doit pouvoir le faire. Je pense aussi à la vallée du Paillon, à Menton, au bassin cannois et à Sophia Antipolis même s’ils sont en avance. (…) On assemble des choses qui existent déjà. Pour mon propre groupe, j’ai testé la solution, testé les prestataires et j’ai bien vu que cela marchait. Je suis convaincu  ».
Le dernier projet touchant à la transition écologique concerne les déchets professionnels, «  qui ne sont pas forcément bien structurés » et il s’agit « d’enjeux spécifiques et compliqués  ».
Sur sa feuille de route, Pierre Ippolito a également coché en bonne position les thèmes de la croissance et de la dynamique économique. « On est sur un projet ambitieux, le projet ‘Boost Côte d’Azur’. Le nom n’est pas encore complètement arrêté mais l’esprit, c’est d’être un accélérateur de PME, un programme d’accompagnement pour les entreprises qui font entre un million et six millions d’euros de chiffre d’affaires, c’est-à-dire le vrai tissu économique des Alpes-Maritimes, pour les former à faire de la croissance externe. Nous allons discuter avec l’IRCE (Institut régional des chefs d’entreprise) qui est en train de monter un programme spécifique d’accompagnement du chef d’entreprise pour faire de la croissance externe. Cela n’existe nulle part ailleurs. La deuxième action du dispositif, c’est un fonds d’investissement territorial dédié uniquement aux entreprises des Alpes-Maritimes et en priorité à celles qui ont participé à cet accompagnement  », a ajouté Pierre Ippolito. « L’idée est de faire que les PME qui font entre un et six millions d’euros deviennent des PME qui font entre 10 et 20 millions d’euros à trois ou cinq ans. Et dans cinq ou dix ans on fera peut-être un accélérateur d’ETI parce qu’on aura un terreau de PME qui font entre 10 et 30 millions d’euros plus important qu’aujourd’hui. Il aurait été trop ambitieux de passer de PME à ETI, il faut d’abord que l’on augmente le nombre de nos PME moyennes. J’espère qu’en septembre ou octobre on pourra finir le premier tour de table et lancer le premier programme d’accélérateur à la fin de l’année ».

Métro Nice-Monaco

La troisième priorité du président est l’attractivité. Et pour lui, «  ce n’est pas que le tourisme. Sinon, comme diraient mes prédécesseurs, on deviendra une réserve d’indiens. Il faut réfléchir aux infrastructures et à l’aménagement de notre territoire pour 2040 et 2050. Là, on est attractif mais pour l’être en 2040, 2050, cela se prépare aujourd’hui, avec le lancement d’infrastructures. Si on ne fait rien, imaginez l’autoroute A8 en 2040 et 2050… On ne sera plus du tout attractif parce qu’il faudra trois heures pour faire Cannes-Nice. Sans parler des problématiques de logement qui seront accrues… Donc il faut que l’on travaille sur la mobilité et sur les projets d’infrastructures ». Pierre Ippolito a de nouveau parlé du projet de métro entre Nice et Monaco, évoqué à l’automne dernier à l’occasion de la publication d’un rapport de l’Institut Montaigne, en collaboration avec le cabinet Stan. « On ne lâche pas l’affaire. D’un projet qui était utopique, nous sommes passés à un projet très ambitieux. Ce n’est plus utopique déjà. À Monaco, il y a différents courants de pensée, les entreprises et mon ami Philippe Ortelli (président de la Fédération des entreprises monégasques) sont à fond sur le projet. On va y arriver, on va convaincre », a-t-il assuré.
Dans son rapport de novembre 2022, intitulé « Territoire azuréen : ambitions 2040  », l’Institut Montaigne indique que selon des estimations « près de 75 % des travailleurs salariés de Monaco ne vivent pas à Monaco et proviennent des communes françaises des Alpes-Maritimes, faisant de l’intégration du territoire un projet prioritaire. (…) Il est estimé que le projet de métro Nice-Monaco permettrait d’intégrer 10 000 voyageurs en période de pointe (environ 5 000 personnes à l’heure) dans le sens Nice-Monaco le matin et dans le sens Monaco-Nice le soir. Une liaison directe et souterraine serait envisagée et permettrait de garantir une vitesse élevée, susceptible de faire délaisser la voiture aux voyageurs pendulaires ».
Pour Philippe Renaudi, président de l’UPE06 de 2017 à 2022, « c’est un super projet. Ce serait très bien ». « Mais c’est cher », a-t-il rapidement nuancé. « Il faut déjà aller chercher les financements parce qu’il y a quelques milliards à la clé  ». Pierre Ippolito voit lui encore plus loin que Nice. « Le besoin en 2050, c’est qu’on aille jusqu’à Cannes. Et j’ai un rêve, c’est qu’entre Menton et Cannes on puisse prendre le métro en une demi-heure ».

« L’UPE06 a évolué »

Deux anciens présidents, Laurent Lachkar et Philippe Renaudi, aujourd’hui respectivement vice-président de la CCI Nice Côte d’Azur et président de la CCI de région. ©SG

« À l’origine, les adhérents directs n’existaient pas. C’était uniquement les fédérations et les syndicats interprofessionnels qui faisaient l’UPE 06 », a confié Pierre Ippolito. L’ouverture aux adhérents directs s’est produite dans les années 2000. « Cela nous a permis de toucher des entreprises qui n’étaient pas dans un syndicat professionnel. Cela a ouvert l’UPE et l’a rapprochée de certaines TPE et PME du territoire. On a été très performants sur le tourisme, le BTP, l’industrie, le commerce mais pas forcément sur tous les segments de l’économie qui se sont développés avec le temps. Dans les années 60, 70 ou 80, avec le BTP, l’industrie et le tourisme vous gériez 90 % de l’économie. Aujourd’hui, l’économie est beaucoup plus diffuse, avec le digital, Internet. Les startups n’existaient pas. L’UPE a dû s’ouvrir et accompagner l’économie car on doit toujours être proche de notre bassin, de notre économie », a relevé l’actuel président. « La vision syndicale a aussi évolué. On s’adapte à nos gouvernements. Aujourd’hui nous sommes dans une logique de projets collectifs. Il y a eu une période avec une UPE de combats ».
Laurent Lachkar, président de 2007 à 2009 et aujourd’hui vice-président de la CCI Nice Côte d’Azur, a confirmé que l’UPE était «  le bras armé de l’économie ». Bernard Nicoletti, président de 1995 à 1997, a souligné de son côté que l’UPE avait aujourd’hui « le droit d’avoir un avis sociétal » depuis le passage de Laurence Parisot à la tête du MEDEF (2005-2013).

Les présidents de 1973 à nos jours

Pierre Ippolito est le 16e président de l’UPE06 qui s’appelait à l’origine l’UPIAM (Union patronale interprofessionnelle des Alpes-Maritimes) et s’est également appelée l’UDECA (Union des entreprises de la Côte d’Azur).
En 1973 : Louis Icart
De 1974 à 1976 : Gilbert Stellardo
De 1977 à 1979 : Léon-Paul Barrière
De 1980 à 1982 : Serge Ferrand
De 1983 à 1985 : Henri-Jean Dettweiler
De 1986 à 1988 : Bruno Miraglia
De 1989 à 1991 : Jacques Andreolis
De 1992 à 1994 : Pierre Benessiano
De 1995 à 1997 : Bernard Nicoletti
De 1998 à 2000 : Jean-Paul Ortelli
De 2001 à 2003 : Gérard-Louis Bosio
De 2004 à 2006 : Christian Tordo
De 2007 à 2009 : Laurent Lachkar
De 2010 à 2016 : Yvon Grosso
De 2017 à 2022 : Philippe Renaudi
Depuis 2022 : Pierre Ippolito
(2025 : première présidente ?)

Photo de Une ©S.G

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