A Bormes-les-Mimosas (...)

A Bormes-les-Mimosas et au Lavandou, le Débarquement avait une importance stratégique

Les commémorations du Débarquement de Provence restent un grand moment d’émotion, en mettant à l’honneur les Commandos d’Afrique qui ont fait souffler un vent de liberté sur notre pays en débarquant les premiers sur le sol varois au Rayol-Canadel et au Cap Nègre.

Pour la première fois, en ce 79ème anniversaire de la libération de la Provence, l’hommage rendu l’a été sans Pierre Velsch et Jacques Fabre, les survivants de cette épopée qui nous ont quittés ces derniers mois.

AU LAVANDOU, UN CHOC FRONTAL ET DECISIF

Si le Débarquement en Provence, moins connu que le D.Day en Normandie, est encore très présent dans la mémoire collective des Provençaux, il rentre enfin dans l’Histoire en reconnaissant son importance stratégique pour la liberté de la France.
Mission risquée et périlleuse où furent neutralisées les défenses allemandes grâce à un détachement dirigé par le capitaine Ducournau, après le top départ donné la veille sur les ondes de la BBC par une série de messages. C’est ainsi qu’avec les Commandos du colonel Bouvet, débarquèrent les Américains, Anglais, Canadiens.

Le 15 août, Gil Bernardi, le maire, a rappelé le chemin de croix de ces soldats venus de l’autre rive de la Méditerranée (…) : « Ah, le Cap Nègre … Quel panache ! Celui de leur exploit en fer de lance sur le flanc Ouest du Débarquement de Provence. Celui de la Roméo Force. En plein cœur des défenses ennemies. Un choc frontal et décisif. Ces Commandos d’Afrique, qui avaient reçu la grandiose mission de se sacrifier pour détruire l’artillerie allemande, pour garantir le succès de l’Opération DRAGOON, menacée par les terribles batteries, juchées tout en haut du promontoire sinistre, et qui pouvaient faire vaciller la flotte de débarquement. Qu’il fallait détruire à tout prix, afin d’éviter des pertes considérables dans le corps expéditionnaire allié. Des pertes similaires à celles du Débarquement sur les plages de Normandie » (…).

GRANDE HISTOIRE DE FRANCE

Le 17 août, accueillant Emmanuel Macron, président de la République, et de son épouse Brigitte, et de nombreuses personnalités, François Arizzi a rappelé ce que fut la libération de Bormes-les-Mimosas, grâce aux Commandos d’Afrique, à Pierre Velsch, décédé en 2022, et à tous ceux ayant combattu pour la liberté : « Une page se tourne. Ces événements sont entrés de plain-pied dans l’Histoire de France, la grande Histoire, la glorieuse Histoire, celle dont nous pouvons être fiers, celle où de jeunes Français, de toutes origines, de toutes confessions, de toutes couleurs de peau se battaient pour un idéal commun, libérer la mère patrie, chasser l’envahisseur de notre sol national. Notre histoire nationale devrait mettre en exergue le Débarquement de Provence (…). Pourtant, il n’en est rien. Rarement cité, alors qu’il a été décisif dans la reconquête de notre territoire. La prise de Marseille a eu lieu avec un mois d’avance sur les prévisions », a déclaré le premier magistrat.

Il a ajouté : « C’est l’occasion de rappeler à une certaine partie de notre jeunesse, je dis une certaine partie, car je rencontre beaucoup de jeunes qui sont courageux, volontaires et travailleurs, que le courage, ce n’est pas de piller, de brûler, de dégrader des bâtiments publics, de molester des élus, de poignarder un jeune pour un regard mal interprété ou de tuer des personnes âgées à coup de pieds et de poings sous le prétexte qu’ils avaient osé demander que l’on fasse moins de bruit. Le courage, ce n’est pas se regrouper en bandes de voyous ne faisant preuve d’aucune retenue, d’aucune empathie, d’aucune compassion.
Le courage a aussi été celui de jeunes français ayant refusé l’occupation et se sont engagés dans la résistance. Nous connaissons tous le sacrifice de Jean Moulin ou les massacres du maquis du Vercors ».

« Plus près de nous, dans notre bassin de vie, nous ne devons pas oublier, tous ceux qui se sont engagés au péril de leur vie et dont certains n’en sont pas revenus. Nous pouvons être fiers de ces femmes et de ces hommes. Ce sont eux qui doivent servir d’exemple à notre jeune génération, eux dont on devrait parler dans les livres d’histoire. C’est aussi désormais à nous, qui avons connu ces héros, les avons côtoyés, avons écoutés leurs récits, de transmettre cette mémoire, leurs faits d’armes, leurs victoires » a insisté François Arizzi (…).

Texte et Photo Francine MARIE.

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