À Nice, le coworking a de beaux jours devant lui
- Par Sébastien Guiné --
- le 1er avril 2022
Les confinements imposés par l’épidémie de Covid-19 ont menacé leur raison d’être mais les espaces de coworking niçois ont bien résisté et la dynamique de développement se poursuit.
Le coworking s’est développé tardivement à Nice. "De 2011 à 2015, il n’y avait qu’un seul espace de coworking à Nice, ce qui était une aberration et une anomalie, quand on comparait avec les autres villes similaires en France : Nantes, Lille, Toulouse, Bordeaux", avance Nicolas Bergé, fondateur des Satellites en 2011. "À partir de 2015, on a eu de plus en plus d’espaces de coworking, ce qui était bien pour nous. Pour la première fois, les personnes intéressées par le coworking pouvaient comparer. On savait que les personnes qui venaient à nous n’étaient pas là par défaut. À l’époque il n’y avait pas le choix mais on sentait bien que pour certaines personnes ce n’était pas ce qui convenait", poursuit-il.
Les espaces de coworking continuent de s’implanter dans la capitale azuréenne et dans la Métropole. "Il y a largement la place", assure Nicolas Bergé. "Un peu comme pour les restaurants, il y aura une diversité d’espaces de coworking : il y aura plutôt du fastfood et il y aura aussi du gourmet. Et cela peut s’appeler du coworking, je n’ai aucun problème avec ça".
Ces lieux, qui s’adressent aux travailleurs indépendants, aux entrepreneurs mais aussi aux salariés, ne proposent pas tous les mêmes services.
"Les grands noms"
Certains proposent simplement de la location de bureaux, fonctionnels et agréables. D’autres, comme Les Satellites ou La Verrière, proposent en plus de nombreux événements (conférences, débats, sessions de formation, afterwork…) dans une ambiance conviviale et d’entraide. L’organisation de ces événements a forcément été mise à mal pendant les épisodes de confinement mais les structures se sont adaptées grâce aux outils en ligne.
Et avec la levée progressive des restrictions, les "coworkers" ont fait leur retour dans les espaces de coworking.
Quel que soit le concept, la Métropole Nice Côte d’Azur voit d’un bon œil l’essor de tels lieux car "les espaces de coworking représentent un levier d’attractivité supplémentaire, qui renforce (son) positionnement en tant que territoire d’entrepreneurs et d’innovation". "Les usages des entreprises en termes de bureaux et d’immobilier d’entreprise ont évolué ces dernières années, avec un besoin accru en termes de flexibilité d’espaces et de nouvelles offres de services", précisent les services de la Métropole NCA. Cette dernière "attire les grands noms nationaux et internationaux du coworking aussi bien en centre-ville que dans notre quartier de vie et d’affaires international Grand Arénas. Ainsi Startway s’est implanté en 2021 sur 2 400 m2 dans le quartier de la gare tandis qu’à l’ouest, dans le secteur du Grand Arénas, on trouve désormais le Working Space Factory avec ses 900 m2, Sundesk avec 1 000 m2 ou encore Regus qui occupe les 2 700 m2 du bâtiment B de Nouvel’R. Et Christian Estrosi se félicite de l’installation prochaine de Newton Offices avec une surface de 3 700 m2 dans le bâtiment L’Avant-Scène".
Tiers-lieux
Des lieux désormais établis comme Les Satellites ou La Verrière, créée par Valérie Ammirati, dirigeante du cabinet d’expertise-comptable Skynet, ont prouvé que ses structures étaient viables économiquement et qu’elles répondaient à une forte demande d’interactions sociales. "Des endroits comme les tiers-lieux ont déjà une importance assez considérable mais vont en prendre davantage et je ne parle pas uniquement des espaces de coworking. Je parle des lieux où des gens peuvent se réunir", analyse Nicolas Bergé. Il y avait quelque 2 500 tiers-lieux en France en 2021 (ils étaient 1 800 en 2018), selon un rapport de l’association France Tiers-Lieux qui les définit comme "des lieux du faire, des leviers d’innovation grâce aux rencontres, aux collaborations et aux projets collectifs qu’ils encouragent, grâce à l’apprentissage et à la créativité qu’ils favorisent et grâce aux espaces de convivialité qu’ils offrent". Il peut s’agir "d’espaces de coworking, de fablabs, de repair’cafés, de fabriques de recherche, friches culturelles…". Selon le rapport, l’activité la plus importante de ces lieux est, à 75%, du coworking. France Tiers-Lieux estime qu’au cours de l’année 2022 leur nombre pourrait atteindre 3 000 à 3 500.
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