A Saint-André-de-la-Roche

A Saint-André-de-la-Roche "les bars sont ouverts"

Pour ce jeudi où le poisson est roi, on a décidé de vous raconter l’aventure de deux entrepreneurs de Saint-André-de-la-Roche qui ont fait du poisson leur métier passion ! Jérémy Marusic et Jordan Laporte nous ouvrent grand les portes de leur poissonnerie La Pesca !

La Pesca, c’est d’abord l’histoire d’une rencontre fortuite entre les deux jeunes hommes : "nous nous sommes croisés en travaillant au stand marée à Auchan Nice Côte d’Azur". Ils ne se destinent ni l’un ni l’autre au métier de poissonnier, mais une fois devant l’étal ils se prennent au jeu, s’intéressent aux poissons et très vite veulent plus que renseigner la clientèle : "la découverte du métier nous a ouvert les yeux à tous les deux sur cette magnifique profession. Notre passion n’était pas assez valorisée en grande surface, nous avons décidé au bout de six mois de réflexion de nous mettre à notre compte et d’ouvrir une poissonnerie moderne, jeune, dynamique, et pleine de vie !"

Jordan et Jérémy : une histoire d’entrepreneurs, de passion et de poissons !

Quelques mois et et quelques paperasses plus tard, en novembre 2018 leur rêve devient réalité. Le choix de l’implantation était évidente pour les deux jeunes entrepreneurs : "nous habitions le village de Saint André De La Roche, c’est un village en pleine expansion, qui se développe, avec un cadre de vie sympathique, une grande vallée, nous n’avons pas hésité !"
Les garçons ont pris le temps de choisir pour leurs poissons un fournisseur unique basé à Boulogne sur Mer, en qui ils ont pleinement confiance.
Pour les huitres et coquillages ils misent tout sur la qualité des produits de l’entreprise Roumégous de Bourcefranc (Charente-maritime), très connue à Nice car elle possède le célèbre Café de Turin. Avant de se lancer Jérémy et Jordan ont particulièrement peaufiné la répartition des tâches de chacun : ils ont défini leurs missions respectives et complémentaires. Une nécessité pour que l’entreprise tourne et se développe comme le précise Jérémy : "Vu l’amplitude horaire de nos journées ( 5h - 19h non stop), la répartition des tâches est importante. J’arrive à 5h pour préparer la partie traiteur et Jordan vers 6h30 pour monter l’étal de poissons, vérifier les étiquettes sanitaires ainsi que les prix. Vers 8h nous passons ensemble nos commandes pour le lendemain. Puis Jordan passe à la vente pour servir les clients pendant que je m’occupe de la partie gestion (facture, préparation de commande, réseaux sociaux, fournisseurs etc... )". Une organisation au cordeau qui permet aux deux jeunes hommes d’assurer en plus une présence hebdomadaire sur deux marchés, celui d’Aspremont le mercredi matin et celui de Tourrette-Levens. "Nous espérons en faire d’autres d’ici la fin de l’année. Les marchés sont importants pour nous, car ils nous aident à développer notre clientèle et ils permettent à ceux qui ne peuvent pas se déplacer sur Saint-André-De-La-Roche, de pouvoir manger du poisson frais."

Une demande plus importante depuis la crise

A La Pesca, vous trouverez des poissons et des fruits de mer, à déguster comme il vous plaît !

Jérémy et Jordan ont dès le départ misé sur une activité traiteur en plus de la vente de produits de la mer frais : "L’activité traiteur est une part importante de notre activité : nous souhaitions faire découvrir les poissons déjà cuisinés aux clients (aïoli, stockfish) qu’ils n’ont pas forcément le temps ni l’envie de préparer, ou qu’ils ne savent tout simplement pas comment le cuire."
Un choix qui s’est avéré très payant depuis le début de la crise sanitaire comme nous l’explique Jordan : "A part le premier confinement où l’approvisionnement de poisson était compliqué, la crise sanitaire nous a été plutôt bénéfique, car les clients ne peuvent plus aller dans les restaurants, et pour se faire plaisir avec de bons produits frais ou préparés, ils nous sollicitent de plus en plus !". Le couvre-feu à 18h puis 19h a un peu bousculé le démarrage de leur nouveau pari : "Avant l’annonce du couvre-feu, nous avions lancé une production minute de sushi maison tous les soirs de 16h30 à 20h sur place, ainsi qu’en livraison. Pour nous, faire des sushis avec du poisson frais pour une poissonnerie est une évidence ! Nous continuons en livraison depuis le couvre-feu, car nos clients sont demandeurs."
La crise sanitaire n’a pas incité les deux entrepreneurs encore à une transformation numérique effrénée : "Tant que nous restons ouverts, cela n’est pas le plus important pour le moment. Le relationnel est la base de notre métier. Nous prenons bien sûr les commandes des clients qui désirent récupérer en vitesse leur poisson, mais pour nous, notre passion c’est le conseil client, l’échange autour de nos produits. Nous travaillons dur tous les matins pour proposer un banc magnifique - avec des poissons variés et de qualité - et qui donne envie." Mais le digital fait tout de même partie de la vie quotidienne de La Pesca :"Facebook et Instagram nous offrent une énorme visibilité, pas forcément pour vendre plus, mais pour que les gens puissent suivre au quotidien nos arrivages, nos promotions, nos belles pièces et tout ce que l’on veut partager avec eux. Un esprit de confiance s’est instauré entre nous et nous avons à coeur de continuer ces partages à la Poissonnerie autant que sur les réseaux sociaux."

Des entrepreneurs chanceux

Jérémy et Jordan proposent aussi des sushis faits maison !

S’ils tirent leur épingle du jeu dans ces contextes économiques difficiles, ils reconnaissent pourtant que l’avenir ne sera pas un long fleuve tranquille : " Le métier de poissonnier est en voie de disparition. Les salaires sont peu motivants par rapport aux conditions de travail....". Et la concurrence des grandes surfaces est rude, les prix bas difficiles à suivre. Jérémy et Jordan savaient tout cela avant de se lancer et restent optimistes. "Nous avons toujours eu l’habitude de nous débrouiller seuls. Les erreurs nous font avancer et nous apprennent à ne pas les reproduire. A La Pesca, nous nous efforçons de garder une qualité irréprochable pour que nos clients reviennent, même si nos prix sont un peu supérieurs !" nous explique Jordan.
"Nous sommes des entrepreneurs heureux, je dirais même chanceux, s’enthousiasme Jérémy. A 31 et 26 ans, c’est incroyable de se retrouver dans cette aventure. Ce n’est pas facile tous les jours, avec nos horaires la vie de famille n’est pas évidente, mais quand un client vous remercie pour la marchandise que vous lui avez vendu, tout est oublié et vous allez de l’avant !"
Et nos jeunes poissonniers de se projeter à court terme, une fois ce sacré virus derrière nous : "Nous espérons mettre en place de nouveaux marchés très bientôt, relancer les sushis minute le soir et, si d’ici cet été la Covid nous le permet, faire une soirée à thème par mois dans le village de Saint-André-De-La-Roche comme nous avons déjà fait l’été dernier avec une paëlla pour 300 personnes".

En attendant de tous pouvoir s’y retrouver cet été, nous avons demandé aux deux professionnels un petit conseil pour un poisson à cuisiner ce premier avril : "En cette saison le meilleur plat serait une omelette de poutine ( alvins de sardine), mais vu la difficulté pour s’en procurer cette année nous vous conseillons un bon stockfish typiquement Nissart... de La Pesca bien sûr où, comme le dit avec malice Jérémy, "Chez nous les bars sont toujours ouverts".

Photo de Une : Jérémy et Jordan poissonniers heureux !
Tous les visuels de l’article DR La Pesca

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