Activité : ce que dit (...)

Activité : ce que dit le baromètre du Medef

Les apparences sont souvent trompeuses : nos rues sont quasi désertes mais les entreprises sont loin d’être à l’arrêt. Le MEDEF a réalisé fin avril un sondage auprès de ses adhérents, dont il ressort que le taux d’activité moyen était de 60% tous secteurs confondus.

Avec de fortes disparités, depuis le zéro pointé des bars et restaurants, au 80% de la chimie, en passant par les 15% du jouet et les 67% de la plasturgie. Ces résultats ne sont qu’une photo à l’instant T, et mal "cadrée" puisque n’y figurent que des entreprises adhérentes au syndicat patronal. Mais elle est tout de même riche d’enseignements, dont le plus important est une tendance générale à la reprise sans attendre le 11 mai.

Jusqu’à l’arrêt total

"La stratégie du confinement et le discours du président sur la "guerre" ont provoqué l’arrêt brutal et immédiat des activités" constate Philippe Renaudi, président de l’UPE-06. "Selon le sondage, les modalités du déconfinement sont incomprises par 75% des répondants, aussi est-il important maintenant de mettre en place une stratégie de sortie de crise et des discussions avec les syndicats et le ministère du travail".
Car l’heure est grave pour le pays : la 2ème loi de Finances rectificative qui vient d’être adoptée prévoit une croissance en baisse de -8%, un déficit public de 170 milliards (+9%), une dette qui atteindra 115%, des recettes fiscales en recul de 282 à 250 milliards. Et une 3ème loi rectificative n’est pas exclue si l’on ne sort pas assez vite de cette zone de turbulences...

Pour la région, le thermomètre du syndicat patronal indiquait au moment du sondage une activité "ralentie" pour l’industrie, "très ralentie" pour le commerce et les services (hors banque et assurance), à l’arrêt pour le BTP.
Depuis, les choses ont un peu évolué, et globalement dans le bon sens.
Voici les tendances pour la semaine du 17 avril par rapport à celle du 10 avril : pour l’industrie, l’activité dans le textile a augmenté de +33% grâce à la fabrication des masques, celle du verre de +50%, de l’aluminium de +48% tandis que l’énergie et l’environnement plongent de -70%.

Le feu est au vert pour les services, tous en hausse ; tandis que le BTP reprend tout doucement des couleurs, à l’image du chantier emblématique du campus de l’apprentissage à Nice qui a enfin redémarré.
"Mais, sauf pour l’agroalimentaire, nous sommes en retard par rapport aux autres pays européens" regrette le patron de l’UPE-06. "Il y a encore beaucoup de flou, de questions sans réponses" (cette intervention de Philippe
Renaudi
s’est déroulée avant la présentation mardi du plan de sortie par Édouard Philippe).

Chiffres des activités

Beaucoup de secteurs en forte baisse : transport aérien -90%, transport ferroviaire -40% pour le frêt, -93% pour les passagers, intérim -75% soit -550 000 équivalents temps plein, propreté 50% de la profession à l’arrêt, formation professionnelle -75%, ingénierie, numérique et conseil de -35 à -55% ; automobile -90%, industrie mécanique 55% des sites ouverts, ameublement - 70%, industrie nautique -70%, activité immobilière -90%, bâtiment chantiers publics et privés - 80%.

Il ne reste qu’à espérer qu’avec cet avis de tempête nous ayons atteint le point le plus bas de la courbe du baromètre et que la machine s’ébrouera pour revenir au moins vers "temps variable" dans les prochaines semaines. Pour espérer le "beau temps", il ne faut pas rêver : cela prendra plusieurs années prédisent les spécialistes.

Visuel de Une : La foule, l’activité : une image que l’on a hâte de revoir. DR

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