Agathe Voisin, commissair

Agathe Voisin, commissaire-priseur pour l’amour de l’art

Maître Agathe Voisin est une jeune commissaire-priseur, passionnée par son métier. Il y a un an, elle reprend des parts à Nice Enchères, étude historique de la ville, et compte bien la faire entrer dans une nouvelle ère. Portrait d’une jeune femme ambitieuse et enthousiaste.

Derrière des lunettes à la mode et des boucles rousses, Me Agathe Voisin ne ressemble pas à l’image que l’on se fait d’un commissaire-priseur. Un a priori auquel elle est confrontée au quotidien : « quand je me rends à un inventaire, les gens sont toujours étonnés quand j’arrive en disant : c’est moi le commissaire-priseur ». Mais qu’importe, Me Agathe Voisin compte bien faire évoluer les mentalités. «  On parle de féminisation de la profession, il y a de plus en plus de jeunes femmes commissaires-priseurs et c’est une bonne chose. Mais encore aujourd’hui on sent que l’on n’est pas accueilli partout pareil », raconte t-elle. En effet, au sortir de ses études, la jeune femme originaire de Reims cherche à reprendre des parts dans une Étude : « Je ne voulais pas être salariée. Je voulais avoir ma propre Étude et j’ai cherché des parts à racheter dans toute la France ». L’opportunité tant attendue s’est présentée à Nice, où elle exerce son métier depuis trois ans maintenant, dont un an en tant que cheffe d’entreprise associée. « C’était important pour moi, en tant que femme. Je me disais que c’était maintenant ou jamais », pari relevé. Elle reprend donc, en association avec Maître Robert Fede, l’Étude de Nice Enchères, « une belle Étude historique », mais un peu vieillissante. Son prédécesseur, a 78 ans lorsqu’il revend ses parts, son associé en a 70 : «  je suis la partie jeune de l’équipe ». Une jeunesse que Me Voisin compte bien mettre à profit pour faire entrer son affaire dans une ère nouvelle. « En arrivant, on a installé le pack Office, changé les ordinateurs, développé les ventes en ligne… », un changement radical pour ce bureau qui fonctionnait au tout papier. «  L’idée était de rebooster l’image de l’Étude notamment sur la partie numérique ». Et ce n’est que le début.

« De conservateur de musée ou expert en galerie, j’ai préféré devenir commissaire-priseur »

Me Agathe Voisin, amoureuse des arts ! DR J.B

La cheffe d’entreprise est une passionnée d’Histoire de l’art. Une passion dont elle a voulu faire son métier.
Dès son plus jeune âge, elle vadrouille de musée en musée. Une activité familiale à l’origine de sa passion pour les arts. « Mes parents nous ont initiés, mon frère et moi, aux arts. Mais je suis la seule à en avoir fait mon métier  ». Sa mère est dentiste, son père mécanicien, et rien ne la destinait à embrasser une telle carrière. Historiquement, comme dans le notariat, être commissaire-priseur est un métier qui se transmet de père en fils. Heureusement, la démocratisation et l’ouverture des concours, très sélectifs, lui ont permis de devenir l’une des 450 commissaires-priseurs de France, officier ministériel public. « Il y a un gros renouveau du métier grâce à l’anonymat des concours. Sans être « fille de » j’ai quand même pu atteindre la profession, c’est chouette  », explique t-elle. Pour arriver là où elle en est aujourd’hui, Me Agathe Voisin a dû faire de longues études. D’abord une licence de droit puis une licence d’Histoire de l’art à l’École du Louvre. « Le Louvre était ma salle de classe, c’était super !  ». Pourquoi avoir choisi ce métier très précisément ? Cela semble s’être imposé à elle comme une évidence : « Je voulais travailler dans un domaine en lien avec l’Histoire de l’art, mais je ne voulais pas être un rat de bibliothèque ou de musée. Alors de conservateur de musée ou expert en galerie, j’ai préféré devenir commissaire-priseur, cela me semblait beaucoup plus amusant ». Ce métier est très varié : outre les expertises quotidiennes sur des biens de clients, Me Voisin dresse également des inventaires de succession, pour les assurances ou pour des personnes placées sous tutelle. Mais ce qu’elle préfère, ce sont les enchères elles-mêmes : « C’est très drôle à voir. Il faut voir ça une fois dans sa vie. C’est un véritable show ! ».

Diamonds are a girl’s best friend !

Encore étudiante, la jeune femme se spécialise dans un domaine très particulier : « Alors que la plupart des autres élèves choisissait de s’orienter vers le mobilier ancien et les peintures anciennes, j’ai choisi de m’intéresser à l’art africain et océanien  ». Une spécialité dont elle ne fait que très rarement usage à son Étude niçoise. «  Ici il y a beaucoup de bijoux ! J’ai travaillé en Normandie, à Saint-Etienne, à Paris mais je n’ai jamais vu autant de bijoux qu’ici à Nice ». Elle se prend de passion pour les pierres et les oeuvres de joailliers vintage. «  Je ne m’y connaissais pas trop en bijoux. J’ai fait une formation en gemmologie à Angers pour proposer de meilleures estimations à mes clients. Le bijou est un domaine particulier, il faut avoir l’oeil  ». Depuis, Me Agathe Voisin s’est prise de passion pour les diamants. « Ce sont souvent des pièces héritées de parents ou de grands-parents, des objets avec une véritable histoire de famille, une vraie valeur sentimentale. Et c’est super d’être au contact des gens et de ces histoires finalement ». La jeune commissaire-priseur n’en a pas fini de découvrir les passionnantes histoires qui se cachent derrière chaque pièce, dans son étude niçoise historique.

Photo de Une : Me Voisin propose des expertises gratuites tous les lundi à l’Etude de Nice Enchères. DR J.B

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