Après 45 ans, il est (...)

Après 45 ans, il est toujours temps d’entreprendre !

N’en déplaise aux sceptiques, il n’y a pas d’âge pour ouvrir sa boîte ! C’est le message de l’Adie, qui rappelle que ce type d’initiative n’est pas l’apanage des jeunes "startupers". Depuis 30 ans, cette association reconnue d’utilité publique défend l’idée que "chacun, même sans capital, même sans diplôme, peut devenir entrepreneur, s’il a accès à un crédit et à un accompagnement professionnel". Et elle est convaincue que les seniors ont toute leur place dans la création d’entreprise.

En région Sud, l’Adie entretient d’ailleurs avec AG2R La Mondiale, groupe spécialisé dans la protection sociale, un partenariat ambitieux autour de cette thématique. Il a notamment permis le soutien de 1 000 créateurs de plus de 45 ans entre 2016 et 2018, un chiffre revu à la hausse (1 500) entre 2019 et 2021. Désormais élargi à la Corse, cet engagement commun a aussi fait naître un concours visant à donner un coup de pouce supplémentaire à quelques-uns de ces seniors.
"L’objectif était de mettre en lumière des entrepreneurs dont le parcours a de quoi inspirer d’autres candidats", indique Sébastien Chaze, qui dirige l’antenne régionale de l’Adie.
Présentés le 24 novembre, les six lauréats, bénéficiaires chacun d’un prix de 1 000 euros, incarnent cette volonté d’entreprendre en dépit de l’âge, qui peut également être perçu comme un atout. C’est bien l’avis de Caroline Bruynoghe, directrice régionale d’AG2R La Mondiale : "À 45 ans, on a plein d’énergie et un vécu qui peut servir à construire de grands projets".
Ce n’est donc pas pour rien si un tiers des quelque 1 200 entrepreneurs financés chaque année par l’association à l’échelon régional sont des seniors.

L’argent plus problématique que l’âge

Selon une étude de l’Adie réalisée l’an dernier avec l’institut Think, il apparaît que le principal frein à l’entrepreneuriat n’est pas l’addition des années, mais le manque d’argent. être classé parmi les seniors à 45 ans est par ailleurs perçu comme une aberration par 91% des intéressés. Ils sont même décomplexés face à l’aventure de la création d’entreprise, puisque 84% d’entre eux se sentent matures, servis par leurs compétences et leur expérience. Et 66% estiment ne plus rien avoir à prouver.
Il faut néanmoins souligner des disparités de confiance liées à l’âge. Ainsi, 60% des "quadras" se disent potentiellement capables d’entreprendre, une part qui passe à 50% chez les "quinquas" et à 33% chez les plus de 60 ans. L’étude montre en outre que les femmes, moins nombreuses et moins confiantes que les hommes face au défi de l’entrepreneuriat, sont en revanche majoritaires quand il s’agit de citer le courage et la persévérance parmi les qualités indispensables. Ce n’est peut-être pas un hasard si les six projets primés lors du concours régional "seniors" de l’Adie et d’AG2R La mondiale ont tous été portés par des entrepreneuses...

Qu’est-ce qui motive les seniors ?

Les seniors qui se lancent dans la création d’entreprise y voient d’abord le moyen de réaliser un rêve et de vivre de leur passion (une motivation avancée dans 35% des cas), puis de gagner plus d’argent (31%), d’être indépendants (30%) et enfin de changer d’horizon, en se lançant un défi (30%).

Visuel de Une : illustration DR

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