Au pied du mur d'escalade

Au pied du mur d’escalade

Quelle que soit leur couleur politique, les gouvernements savent se montrer généreux avec l’argent des autres. Par exemple, Elisabeth Borne, se souvenant que le mouvement gilets jaunes a explosé à la suite d’une hausse fiscale du prix des carburants pénalisant ceux devant rouler pour aller au travail, envisage de relever la "prime transport" pour aider les salariés. Avantage : cette mesure ne fera pas sortir un kopeck des caisses de l’état dont les finances ont atteint "la côte d’alerte" selon Bruno Le Maire. Inconvénient : cela charge encore davantage la barque des entreprises françaises qui sont pourtant parmi celles qui supportent le plus de charges.
Ce n’est pas tout : alors que les 2 euros le litre de gazole sont déjà un souvenir, le gouvernement envisage de demander un nouvel effort aux distributeurs. Par exemple une ristourne de 10 centimes à la pompe par litre. Mais pas question d’abaisser la fiscalité qui est, là encore, l’une des plus élevées du monde. Cela coûterait trop cher, explique Bercy, qui préfère refiler la patate chaude aux compagnies pétrolières qui sauront, n’en doutons pas, plaider pour obtenir des compensations...
Last but not least, toujours pour préserver le pouvoir d’achat, la sémillante Amélie de Montchalin, qui va quitter le gouvernement pour cause de déroute aux législatives, laisse en partant un cadeau pour les propriétaires bailleurs : une hausse des loyers limitée à 3,5% sur un an, alors que l’inflation fera au moins deux points de mieux.
La course aux bonnes idées pour faire payer le voisin ne fait que commencer...

Comme si la canicule n’était pas suffisante, le petit Vladimir continue à faire monter encore un peu plus la température : il a annoncé qu’il va livrer à son allié, le Bélarus, frontalier de l’Ukraine (Kiev n’est qu’à quelques kilomètres) des missiles capables d’emporter des charges nucléaires. Comme si les Ukrainiens, pas assez "occupés" par leur puissant voisin qui bombarde déjà ses centres commerciaux aux heures de pointe, envisageaient d’attaquer le Bélarus. Militairement parlant, ce "cadeau" de Poutine n’a pas intérêt car Moscou a les moyens de vitrifier l’Ukraine sans avoir besoin d’approcher ses missiles. C’est donc un nouveau chantage et l’on pourrait se contenter d’un haussement d’épaules si l’actualité ne montrait le maître du Kremlin capable de tout oser.
Imaginons un instant la tête que ferait le sympathique ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov si les Américains installaient de nouvelle têtes nucléaires en Pologne, en Bulgarie, en Roumanie...
Il est largement temps de faire une désescalade de l’escalade des menaces...

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