Backyard Brews : Le vendredi, c’est jour de brassage

Actuellement, Yoann Servant est seul aux commandes de la micro-brasserie, à Sophia Antipolis. Nicolas Moncel est parti depuis avril faire un tour d’Amérique latine à vélo. Mais son retour est proche et leur affaire tourne bien depuis 2018, ce qui fait que Yoann, aidé de son épouse américaine Etta, arrive sans mal à sortir les 300 bouteilles programmées chaque semaine, en fonction de la recette choisie : Pale Ale ou IPA (India Pale Ale), les deux "classiques", et les "éphémères".
Pour Nicolas Moncel, l’histoire est partie il y a environ 10 ans d’un coup de cœur pour les bières artisanales du Québec, où son frère s’était installé. "Des bières un peu amères et parfumées", précise Yoann Servant. "Et Nicolas a commencé à faire de la bière de son côté. Moi pareil, parce que je ne trouvais pas d’IPA (des bières plus amères mais aussi plus goûteuses). Cela a duré deux ou trois ans. On s’est rencontré par amis interposés et on a commencé une petite compétition. Un jour, on s’est associé pour créer la société".
L’idée des deux trentenaires n’est pas d’en vivre. Ils font ça pour le plaisir et les bénéfices, quand il y en a, sont immédiatement réinvestis dans la micro-brasserie, qui a ainsi récemment accueilli de nouveaux fermenteurs.

Consigne

L’atelier du chimiste ! ©S.G

Au moment du lancement de Backyard Brews, Yoann Servant passait d’un CDD à un CDI et il a négocié, au passage, une journée "off" pour aller brasser. Quant à Nicolas Moncel, il venait de perdre son emploi. Quand il a retrouvé, il a, lui aussi, pu négocier un 80%. "On a trouvé un bon équilibre", résume aujourd’hui Yoann. "Nos boulots respectifs nous apportent la sécurité financière et la journée à la brasserie rend la semaine moins monotone, avec ce côté travail manuel. On fait un peu de bricolage et c’est ça qui nous intéressait aussi. Avec en plus la partie commercialisation, échange avec le voisinage…".
Les bières de Backyard Brews sont vendues depuis le local de Sophia et sont également distribuées dans quelques caves à bières à Vallauris, Cannes, Fréjus, Antibes ou encore en partenariat avec l’association La Consigne à Biot. "On a un réseau très local, une clientèle très fidèle". Une clientèle fidèle et de plus en plus écoresponsable. Backyard Brews a fait le choix de l’échange de bouteilles pour ses bouteilles d’un litre et a mis en place la consigne pour ses bouteilles de 33 cl. "Au début, sur 300 bouteilles, on avait 20% de retours", confie Yoann. "Aujourd’hui c’est environ 50%".

Une histoire de volumes

Micro-brasserie ou brasserie artisanale ? Tout dépend de la quantité de bière produite chaque année. Cédric Allin, directeur commercial chez Blue Coast, brasserie artisanale, nous aide à y voir clair. "On a commencé en tant que micro-brasserie et aujourd’hui on produit à peu près 5 000 hectolitres par an", souligne le directeur commercial de la brasserie niçoise.
 Pico-brasserie = production de 0 à 100 hectolitres par an (hl/an) ;
 Micro-brasserie = de 100 à 1 000 hl/an ;
 Brasserie artisanale = de 1 000 à 10 000 hl/an ;
 Brasserie = de 10 000 à 100 000 hl/an ;
 Brasserie industrielle : au-delà de 100 000 hl/an.