Baromètre Ifop / Fiducial

Baromètre Ifop / Fiducial : Une destruction d’emplois sans fin dans les TPE doublée d’une défiance politique et institutionnelle

La 58ème édition du Baromètre des TPE, l’enquête de conjoncture trimestrielle réalisée par l’IFOP pour Fiducial auprès des Très Petites Entreprises va à l’encontre de l’euphorie gouvernementale engendrée par l’annonce inattendue d’une croissance de 0,6 % au premier trimestre 2015. Loin de cette embellie, les TPE font face à un climat économique et social très compliqué : situation financière toujours tendue et destructions d’emplois qui continuent. S’ajoute à cette crise, une défiance généralisée envers les élus, les institutions et les syndicats patronaux.

A peine commencé, le regain d’optimisme déjà enrayé

Le premier trimestre 2015 avait laissé espérer un regain d’optimisme chez les patrons de TPE, mais cette hausse restera au stade de soubresaut. Aucune dynamique tangible n’est à l’ordre du jour. 71 % des chefs d’entreprise sont pessimistes sur le climat général des affaires en France (-2 points contre -15 points au trimestre précédent). Le secteur du BTP (78 %) et les artisans (76 %) sont particulièrement moroses.

Plus confiants dans leur entreprise, les dirigeants sont 54 % à être pessimistes pour leur propre activité (résultat stable). A 62 %, les patrons du secteur du commerce le sont beaucoup plus encore.

Les suppressions de postes perdurent

Les chiffres ne trompent pas avec un 7ème trimestre consécutif de destructions d’emplois. Sur les trois premiers mois de l’année, la création nette d’emplois* s’établit à -1,5 point, sachant qu’elle n’a été positive qu’une seule fois depuis le deuxième trimestre 2012. Les TPE exerçant leur activité dans le secteur des services aux entreprises déclarent une destruction d’emplois sensiblement plus importante (-6 points). Dans le détail, ce n’est pas le niveau d’embauches qui est préoccupant puisque 10 % des entreprises ont recruté 1,5 personne en moyenne, mais le niveau de suppression de postes qui reste élevé (7 % des TPE ont supprimé au moins un poste au cours du premier trimestre 2015).

A l’approche de la saison estivale, les patrons de TPE anticipent une faible reprise (+1) de l’emploi au second trimestre.

Une situation financière tendue et le retour d’un durcissement de l’accès au crédit

L’indicateur de situation financière** demeure fortement négatif (à -21) au premier trimestre 2015. C’est désormais le 11ème trimestre consécutif dans le rouge pour les TPE. Seules 28 % des entreprises déclarent une trésorerie positive et trois patrons sur dix jugent leur situation financière préoccupante.

L’accès au financement est dans ce contexte rendu plus difficile : 65 % des entreprises ayant effectué une demande déclarent avoir subi au moins une mesure de durcissement de l’accès au crédit, ce qui représente +7 points en trois mois et +18 points en six mois. Mais plus inquiétant encore, la demande globale de crédits ne redémarre pas. Avec 15 % des TPE qui ont déposé un dossier de financement (niveau stable depuis un an), nous atteignons à peine la moitié du nombre de demandes exprimées avant 2009. Depuis 7 ans maintenant, les TPE repoussent sans cesse leurs investissements.

Crise ouverte envers les institutions de tous bords

Ce trimestre, la confiance accordée par les chefs d’entreprise au gouvernement (22 %) est de nouveau en léger recul (-2 points). Ce résultat cache une crise bien plus profonde de défiance envers les institutions politiques et patronales.

Des élus jugés trop nombreux et peu représentatifs
Jugement sans appel, 85 % des patrons estiment que le nombre d’élus est trop important de manière générale (à 77 % pour les parlementaires et à 71 % pour les conseillers régionaux et généraux). Deux patrons sur trois estiment que la fusion des deux assemblées locales leur permettrait de conserver la même efficacité.

Le système démocratique français est jugé sévèrement. 31 % des dirigeants seulement déclarent qu’il permet une représentation suffisante de la population, 43 % que les débats parlementaires permettent d’améliorer les lois et uniquement 26 % que le fonctionnement du Parlement permet une application rapide des lois dont le pays a besoin.

Si les élus locaux tirent leur épingle du jeu, les élus nationaux sont étrillés à tous les niveaux.

Résultats comparatifs des différents échelons territoriaux des élus à la question : « Personnellement, êtes-vous tout à fait, plutôt, plutôt pas, ou pas du tout d’accord avec chacune des affirmations suivantes concernant… »

Les autres institutions ne sont pas épargnées

Le CESE n’est connu que par 38 % des patrons (17 % pour les CESE régionaux) et 23 % de ces derniers estiment qu’il dispose d’un réel pouvoir dans la vie politique française.

Les syndicats patronaux ne font pas l’unanimité. 19 % des dirigeants de TPE uniquement déclarent être adhérents d’une organisation patronale et 60 % jugent insuffisante la représentativité des syndicats pour assurer les négociations en leur nom.

Jean-Marc Jaumouillé, Directeur des techniques professionnelles de Fiducial, souligne : « Les chefs d’entreprise n’ont plus confiance ni envers les politiques, ni envers les institutions censées les représenter et défendre leurs intérêts. Tant que cette défiance persistera, les TPE ne suivront pas les orientations socio-économiques de nos élus car ces dernières sont jugées trop instables. Pendant ce temps, ni investissement, ni embauche, donc pas de croissance ».

Retrouvez l’étude complète sur : www.fiducial.fr et www.ifop.com

* création nette d’emplois : différence entre les créations et les suppressions de postes.
** indicateur de situation financière : % des TPE constatant une amélioration de leur situation financière par différence au % de celles enregistrant une dégradation.

Méthodologie de l’Etude

Echantillon de 1 003 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), raisonné sur les critères secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation de l’entreprise et interrogé par téléphone du 13 au 27 avril 2015. Des résultats nationaux représentatifs : redressement selon les données INSEE pour la meilleure représentativité de cette composante du tissu économique français.

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