Battons ensemble la (...)

Battons ensemble la campagne...

Dans le monde chatouilleux de la politique, le péché véniel peut vite se transformer en péché mortel et le symbolique y a souvent plus d’importance que la "vraie réalité". Jean-Michel Blanquer, qui a passé quelques jours de vacances à Ibiza - c’est son droit, et sans doute bien mérité -, a seulement mal choisi son moment en plein regain de l’épidémie. Aujourd’hui son attitude paraît aussi désinvolte que fut celle de Jean-François Mattei, ministre de la santé, qui commentait en polo les effets de la canicule de 2003. Qu’il ait été en short et en tongs ne changeait à priori rien ni à la météo, ni à la situation sanitaire du moment, qu’il pouvait évidemment suivre en "distanciel" depuis le bord de sa piscine dans le Var. Le problème était ailleurs : dans les maisons de retraite, chez les vieux isolés.
Pour Blanquer, contesté pour ses décisions tardives annoncées seulement la veille de la rentrée, c’est une casserole de belle taille. Elle sera au moins aussi encombrante à traîner qu’un paddle sur le sable des Baléares...

Pécresse, qui ne fait pas des clins d’œil mais souvent des appels de phare à l’extrême droite. Macron qui, tout comme Zemmour en son temps, fait semblant de se demander s’il va se présenter. Taubira qui a déjà oublié que sa candidature en 2002 a fait sombrer celle de Jospin, distancé sur le fil par Le Pen. Montebourg, que l’on connaissait disert, renonçant maintenant après un long désert. Mélenchon, en panne dans les sondages, comme Hidalgo. Et Marine, fille de, qui se voit déjà au second tour.
Une fois de plus, les querelles d’ambitions tiennent lieu de campagne présidentielle : pour certains, plutôt couler que de céder la place au concurrent, même s’il est à peu près sur la même ligne politique.
Quand ils le voudront bien, les candidats pourront parler de leurs projets pour les cinq prochaines années qui, effets de la pandémie "aidant", ne seront pas de tout repos pour les Français. Les sujets ne manquent pourtant pas.
- Par exemple, les retraites : à quel âge, pour combien d’années cotisées ? La suppression de la non-indexation des pensions sur
l’inflation ?
- La transition écologique : avec beaucoup, un peu ou pas du tout de nucléaire, d’éoliennes moulins à vent ou de turbines en mer ? Quelles mesures pour limiter la pollution de l’air dans les villes ? Pour ménager les nappes phréatiques et les protéger de pompages discutables (comme l’arrosage du maïs en plein soleil) ? Et la chasse, fermée ou pas le mercredi et/ou le dimanche ? Et le glyphosate, les pulvérisations de produits près des maisons.
- Les salaires, la dette publique : combien va coûter le "quoi qu’il en coûte", qui va payer et pendant combien d’années ?
- Fiscalité, revenus : voir ci-dessus.
- Justice : quelle réponse au malaise des magistrats et des personnels du ministère, aux interrogations des avocats ? Quels nouveaux moyens pour "offrir" des conditions dignes du pays des Droits de l’homme ?
- Politique étrangère : quelle réponse européenne à la pression russe, à la volonté hégémonique de la Chine, au soutien à géométrie variable des Américains ?
- Des questions sociétales, comme la GPA ou le droit de mourir et de choisir sa mort.
- Et tant d’autres.
On le voit, un quinquennat n’y suffira pas et il serait temps d’y penser dès maintenant...

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