Benjamin Mondou, gentlema

Benjamin Mondou, gentleman entrepreneur

Il n’y a pas que la course à pied qui fait avancer l’agent immobilier niçois : il s’investit aussi dans les relations humaines, au travail comme en ville.

Marathonien, triathlète, Benjamin Mondou a hérité de ces deux disciplines les qualités d’endurance et d’humilité sans lesquelles on ne peut aller loin. Lui, il va aussi très vite. Et pas seulement à la course à pied, à la nage ou sur le vélo. À l’origine négociateur immobilier chez Dominique Lafage à l’agence du Mont Boron, ce Niçois de 44 ans est aujourd’hui à la tête de sept agences entre Monaco et la capitale de la Côte d’Azur. Il a racheté la première à son patron il y a dix-huit ans et a, dans la foulée, créé les six autres, une tous les trois ans en moyenne. Il est aujourd’hui responsable de cinquante collaborateurs, tous salariés, et réalise un chiffre d’affaires annuel de 4,5 M€ (HT) sur le groupe. Ce qui a fait de lui, l’an passé, le numéro 1 de tout le réseau Century 21 (900 agences !) en terme de CA.

La tête et les jambes

Ce souffle professionnel, il le puise d’abord dans ses racines. "Avec Dominique Lafage, j’ai eu la chance de rencontrer une personnalité bienveillante, qui a su me transmettre des valeurs. Je lui dois beaucoup". À commencer par une vraie réussite professionnelle, construite avec pragmatisme et bienveillance. "Je passe tous les matins dans toutes mes agences pour faire le point sur les dossiers en cours, pour parler avec chacun. Notre priorité, c’est d’abord la satisfaction client, que nous plaçons avant le résultat financier. On ne fait pas de la vente à tout prix. C’est pourquoi notre clientèle est fidèle et que nous voyons arriver maintenant les enfants de nos premiers clients".

Cet état d’esprit se retrouve forcément dans le management : Benjamin Mondou va emmener avec lui seize collaborateurs au prochain marathon de New York. Un pari d’équipe, une envie de réaliser un truc fort, pour le plaisir d’être ensemble. "Nous avons l’habitude de participer à des manifestations comme la Prom Classic, la No Finish Line ou le semi-marathon de Nice. Pour New York, je me suis adjoint les services d’un coach, qui nous entraîne quatre fois par semaine, et d’une nutritionniste, en plus du suivi médical personnalisé". Cette course dans Big Apple constitue un gros challenge qui "apporte une cohésion incroyable et soude les gens". Cohésion qui se traduit aussi dans les effectifs, puisqu’il n’y a quasiment pas de turnover dans l’entreprise.

Théâtre et associations

L’action "sociétale" de Benjamin Mondou ne se limite pas au sport. Pendant dix ans, il a été partenaire du Théâtre de Nice et a fait partie du "Club 35" des entreprises mécènes. Puis, en accord avec Irina Brook, il a créé l’association "Passionnément TNN" pour permettre à l’institution d’aller jouer là où elle n’avait encore jamais été (écoles, lycées, quartiers, hôpitaux, coulée verte à Nice, centre héliomarin etc.). "Pour faire tomber les barrières, amener dans la salle un public socialement ou culturellement éloigné du spectacle. Vous savez, il y a beaucoup de gens qui n’osent pas, qui se disent "le théâtre, ce n’est pas pour moi". Rejetant cette fatalité, Benjamin Mondou a décroché son téléphone, convaincu au départ dix patrons niçois de s’engager dans cette action. Maintenant, ils sont cent cinquante à porter le TNN.
"Quand des spectateurs, des malades remercient après une représentation, c’est une récompense incroyable. Je pense à ces pensionnaires du centre héliomarin à qui les comédiens ont fait oublier leurs soucis, aux chômeurs, aux bénévoles du Secours Populaire, des Restos du cœur et des associations qui se mobilisent pour accompagner des personnes au théâtre".
Mario Balotelli, de l’OGCN, a découvert le théâtre grâce à "Passionnément TNN" et il est depuis un fervent supporter de la scène niçoise comme d’autres Aiglons...

"Aider à mon tour"

"J’essaie de faire des choses" explique modestement Benjamin Mondou. "J’ai eu beaucoup de chance, mon parcours m’a conduit à faire de belles rencontres, j’ai le devoir d’aider à mon tour".
Avec Robert Roux, adjoint à la Mairie de Nice, chargé de l’art contemporain, il va permettre prochainement à trois créateurs azuréens (Gilbert Pedinelli, Miryan Klein et Julien Gudéa) d’exposer in situ dans la rue Alexandre-Mari, près du Palais de justice de Nice. Et cet hiver, il renouvellera son opération de vente de sapins de Noël décorés par des artistes au profit de la Fondation Lenval, opération qui avait permis de rassembler 30 000€ au profit des enfants hospitalisés.
"On m’a souvent demandé si je fais de la politique, si j’ai envie d’en faire. Ma réponse est claire : c’est non, définitivement non. Mon envie d’être utile, c’est dans l’associatif que je la réalise".
Il est comme ça, Benjamin Mondou.


Jean-Michel CHEVALIER

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