Bilan de la séance plénière du comité stratégique de filière ferroviaire

En présence de Messieurs Alain VIDALIES, Secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, et Christophe SIRUGUE, Secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie, il revenait à Louis NEGRE de prononcer le discours d’ouverture de cette plénière qui fût une réussite car comme l’a souligné Louis NEGRE « si les annonces publiques faites récemment au niveau de l’Etat et des Régions se concrétisent rapidement, nous pourrons éviter le trou noir tant redouté par la Profession pour l’activité matériel roulant, sans pour autant que les années à venir s’annoncent florissantes. Et je pense bien sûr aux milliers d’emplois impactés, chez les intégrateurs et leurs fournisseurs, en raison du niveau futur d’activité à l’horizon 2018-2020"

Discours de Louis Nègre

"Messieurs les Ministres,
Messieurs les Présidents-Directeurs Généraux,
Mesdames, Messieurs,
Comme vous pouvez le constater, la réunion plénière de ce Comité Stratégique de la Filière Ferroviaire comporte, à l’identique des réunions précédentes, un ordre du jour particulièrement chargé, et je me réjouis à cette occasion d’évoquer des avancées significatives pour l’industrie.
Au cours de cette réunion, nous allons aborder 4 sujets qui sont des plus importants, et structurants pour l’avenir de notre filière :
L’évolution des plans de charge Matériel roulant,
La coopération entre SNCF Réseau et l’industrie ferroviaire pour la modernisation du Réseau Ferré National,
Les actions de structuration et d’amélioration des performances de notre filière,
Et enfin, le référentiel SNCF – FIF applicable aux appels d’offres de matériel roulant, de fournitures et de prestations.
Concernant le dossier des plans de charge « Matériel Roulant », force est de constater qu’après plusieurs années d’alertes sans suite réelle, il s’est passé beaucoup de choses au cours de ces derniers mois. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de dire au Ministre de l’Industrie, Christophe SIRUGUE, que sa tâche avait été aussi méritoire que difficile, dans un contexte des plus compliqués, d’avoir obtenu des décisions d’investissement hors normes, mais essentielles pour l’avenir de cette filière.
Mais comme vous pourrez le voir dans la présentation qui va suivre, la mise en œuvre des décisions d’investissement récemment annoncées par le gouvernement reste d’ailleurs à se concrétiser au cours des mois à venir et n’empêchera pas un creux de charge non négligeable d’ici à 2020.
J’espère toutefois simplement que ces investissements permettront d’éviter le « trou noir » suicidaire qui nous guettait à l’horizon 2017-2020. Nous pensons qu’ainsi que notre filière « matériel roulant » continuera à être pleinement en état pour pouvoir répondre aux sollicitations des marchés, en particulier pour les matériels urbains et périurbains qui se concrétiseront au-delà de 2020. A cet égard, je ne puis m’empêcher de rappeler que le rapport « Ambition 2020 » que j’avais eu l’honneur de remettre au Ministre de l’Industrie en Avril 2012 était symbolique d’une échéance cruciale pour notre filière. Pour paraphraser un certain Louis Armand, si en 2020 notre filière industrielle survit, notamment à la mondialisation, elle sera alors prospère au cours des décennies à venir.
Cette survie et, au-delà, cette prospérité souhaitable, passeront nécessairement par des mesures volontaristes.
Nous pensons à une consolidation du secteur au niveau européen, une politique commerciale européenne moins naïve et clairement inspirée par le principe de réciprocité, et enfin à des commandes publiques soutenues sur le marché national. Ce que pratique d’ailleurs, je le rappelle, d’autres nations ferroviaires majeures comme la Chine, l’Allemagne, le Japon ou la Corée.
Mais, bien évidemment, il nous faudra parallèlement – j’en suis convaincu - être beaucoup plus solidaires au sein de la filière et beaucoup plus innovants que nous ne le sommes aujourd’hui pour continuer à demeurer dans le trio de tête au plan mondial.
Par solidaire, j’entends « rassemblés autour d’une vision ambitieuse pour l’avenir de notre mode ferroviaire ».
Par innovant, j’entends « la capacité à nous différencier de nos concurrents par des choix techniques, des process ou des procédures qui rendront notre filière ferroviaire, dans son ensemble, plus compétitive. Plus compétitive par rapport aux autres filières ferroviaires étrangères et aussi par rapport aux autres modes de transport. Améliorer notre compétitivité est notre sésame de demain.
Face aux menaces du monde qui nous entoure et qui évolue de plus en plus vite, face à des start-ups qui peuvent détrôner des positions assises depuis des décennies, face à une concurrence mondiale de plus en plus âpre, face à une révolution numérique qui s’impose, nous avons cependant un avenir, à mes yeux, extrêmement favorable.
Car, dans ce monde de plus en plus urbanisé, et plus dense, seul, le Rail pourra répondre le mieux aux exigences futures combinées du masstransit et de lutte contre la pollution.
Cette vision qui me semble à la fois lucide et volontariste pour notre mode ferroviaire passe également, au plan national, par une grande ambition de modernisation de notre Réseau Ferré dont on connaît tous ici les problèmes en dépit des investissements de régénération massifs effectués depuis quelques années.
Je tiens à cet égard à saluer tout particulièrement le Président de SNCF Réseau, Patrick JEANTET, qui, dans la droite ligne des ambitions affichées par son prédécesseur Jacques RAPOPORT, a souhaité engager pleinement son entreprise dans un partenariat attendu, innovant, gagnant-gagnant avec l’industrie ferroviaire afin d’accélérer la modernisation du réseau.
L’innovation vaut pour la modernisation du Réseau Ferré National, mais aussi pour l’ensemble de l’industrie ferroviaire que ce soit au niveau de Railenium ou au niveau des clusters. Elle devra également se faire à travers la révolution numérique ou encore par la robotisation et l’automatisation. Nous en aurons, là encore, des témoignages au cours des prochaines interventions.
Enfin, l’avenir de notre filière réside également dans la confiance que nous bâtirons tous entre ses acteurs à chaque niveau de la Supply Chain.
Cette confiance nous est indispensable pour réussir collectivement à faire de notre filière, une filière pérenne et prospère.
Ainsi, c’est avec un plaisir renouvelé que je re-signerai solennellement tout à l’heure avec Guillaume PEPY, en présence du Médiateur National Pierre PELOUZET, et en votre présence Messieurs les ministres, le référentiel SNCF-FIF qui constitue une étape majeure dans la mise en place de relations contractuelles équilibrées dans le cadre des négociations commerciales.
J’ai le plaisir, maintenant, de laisser la parole à Jean-Pierre AUGER pour les perspectives d’activité en matériel roulant.
Je vous remercie pour votre attention".
Louis NEGRE
Lundi 5 décembre 2016.