Caricatures : l'art (...)

Caricatures : l’art de se faire croquer tout cru

Dans la même logique que le célèbre "occupez-vous de mes ennemis, mes amis je m’en charge", la caricature en politique signe l’entrée dans le monde des grands. Sans aller chercher très loin, Eric Ciotti avait plaisir, il y a quelques années, à montrer à ses visiteurs le tout premier dessin le représentant dans "Le Canard Enchaîné".

Encadré dans son bureau du Conseil départemental, tel un diplôme. Pourtant le célèbre Palmipède sait être aussi dur de la plume que du trait, et il n’a pas la réputation de chercher le profil le plus avantageux pour faire entrer ses pensionnaires dans sa basse-cour...

De Gaulle et son physique si particulier, représenté en Louis XIV, en
Napoléon 1er, en Joconde par Moisan qui - cruellement - dessinait en tout petit les ministres (Pompidou, Debré) aux pieds de "mon général". Le même, au lendemain du référendum qui allait le renvoyer à Colombey-les-Deux-Eglises, a également été croqué par Tim dans l’Express. On le voyait grimper sur une échelle appuyée sur un cheval pour prendre place dans l’histoire sur une statue équestre de condottiere...

Caricature représentant Charles Darwin parue en 1871. DR

Tout comme les saints sont symbolisés sur les tableaux par des symboles (le raisin pour Vincent, un os pour Roch, etc.) les caricaturistes repèrent le petit détail qui fait tout : François Fillon et avant lui Georges Marchais toujours affublés de sourcils broussailleux ; Nicolas Sarkozy avec des talonnettes en petit diablotin à côté de la grande Carla, François Mitterrand avec son chapeau mou, son écharpe à la Bruand et sa dentition disons "complexe". Édouard Balladur dans sa chaise à porteur. Clémenceau n’a pas échappé à une représentation en tigre et en gros chat, Giscard aux diamants.

La caricature est d’autant plus cruelle qu’elle est souvent juste. Elle appuie là ou cela fait plus ou moins mal. Répétée jour après jour, semaine après semaine, elle finit par coller à la peau du personnage qu’elle représente. Quelques traits suffisent pour faire rire (le public) et sans doute grincer les victimes, qui s’abstiennent bien de toute action en justice car elles savent que les attaques redoubleraient de plus belle et... que le ridicule ne tue pas.
Dans le même esprit, les marionnettes - Le Bébêtes Show, Les Guignols de l’Info - ont façonné les images, donnant en 1995 une image sympa et assez franchouillarde à Jacques Chirac au détriment de l’austère Lionel Jospin, "Yoyo" affublé d’un chapeau à grelots.

L’important, c’est donc d’en rire : les caricatures sont irremplaçables !

Visuel de Une DR

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