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Parfums Molinard - Célia Lerouge-Bénard : parfum de femme

La Grassoise, directrice générale des Parfums Molinard depuis 2010, apporte sa touche féminine à l’entreprise créée en 1849. "Le parfum fait partie intégrante de ma vie depuis l’enfance", explique Célia Lerouge-Bénard, directrice générale de la Maison Molinard. "Je me revois dans le jardin à Grasse avec mon papa frottant entre ses mains du thym ou du romarin qu’il me faisait sentir".

Les odeurs évoquent des souvenirs et nous font remonter le temps... Au milieu du siècle dernier, Grasse, ville de tanneurs, jouit d’un climat méditerranéen propice à la culture des fleurs à parfum. Ce commerce y devient… florissant. En 1849, Albert Sittler achète la distillerie de Hyacinthe
Molinard. Un siècle et demi plus tard, son arrière-petite-fille, Célia Lerouge-Bénard est aux manettes de l’entreprise, succédant à son père Jean-Pierre qui reste aujourd’hui son "ange gardien".

"Mon job est mon amant du moment"
"Je suis Grassoise depuis cinq générations avec cette culture du langage du parfum", poursuit Célia, fille d’une famille de quatre enfants, qui, après des études commerciales et quelques emplois à Paris, a rejoint à 26 ans l’entreprise familiale. "J’ai signé un CDD et je suis là depuis 2002. En 2010, j’ai pris la direction de l’entreprise, mais papa n’est pas très loin".

Cette jolie femme de quarante printemps, aux cheveux châtain clair, élancée et élégante, ne se contente pas de gérer l’entreprise. Elle participe à la création des parfums : "Ici, j’ai un mini-laboratoire, j’écris la recette, je fais des mélanges. La fabrication d’un parfum peut prendre entre six mois à trois ans. Certains restent même inachevés".
Célia Lerouge-Bénard, qui a même posé nue pour le parfum "Cuir", s’investit complètement dans sa fonction : "Je suis mère de deux enfants et célibataire. Mon job est mon amant du moment. J’ai pour lui un amour grandissant. C’est dans mes veines, dans mes tripes. Nous avons le label EPV (entreprise du patrimoine vivant) distribué par l’État, qui reconnaît un savoir-faire rare et ancestral. Nous sommes toujours là depuis 168 ans, et nous misons beaucoup sur la qualité de nos parfums. Depuis cinq générations, je suis la première femme. Chaque génération a apporté sa pierre à l’édifice. Les précédentes ont privilégié la technique. Il manquait cette petite touche féminine".

"On ne peut pas choisir entre ses enfants"

Dans les laboratoires Molinard de Grasse. DR

Célia Lerouge-Bénard affirme aussi le côté familial de l’entreprise : "Notre philosophie, c’est la famille, je connais tous les salariés. Le Parfum Molinard coule dans leurs veines. Chaque personne qui y travaille est investie et dévouée".
Si on lui demande quel est son parfum préféré, la jeune dirigeante répond en souriant : "C’est comme mes enfants, je ne peux pas choisir ! "

Molinard Made in grasse

La maison Molinard, sise 60 boulevard Victor-Hugo à Grasse, compte une quarantaine de salariés, magasiniers, guide-vendeuses, employés des services marketing, achat, préparateurs…
"La création du parfum naît, se développe et s’achève dans nos murs", explique Célia Lerouge-Bénard. "Des industriels, comme Robertet par exemple, fabriquent ensuite les concentrés de parfum validés, avant la mise en flacons. En amont, la cueillette des fleurs est orchestrée chez les producteurs locaux (et du monde entier), avant d’être acheminée chez Robertet pour y fabriquer les matières premières à parfum (absolues, huiles essentielles, concrètes). C’est ce qu’on appelle le savoir-faire du Pays de Grasse".

(Photo du haut, courtoisie Celia Lerouge-Bénard)

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