Cette fois, c'est sûr, ça

Cette fois, c’est sûr, ça va drôlement chauffer !

- Les comptes de la LPO (Ligue Protectrice des Oiseaux) font froid dans le dos : en quelques années, les populations de moineaux ont baissé de -73%, celle des bouvreuils de -41%, celle des chardonnerets de -35%, celle des hirondelles de -42%. Alors qu’ils étaient abondants il y a peu dans nos jardins, ils font tous partie aujourd’hui de la liste des espèces menacées dans notre pays. Au prochain confinement, dans nos villes silencieuses, on ne pourra même plus s’émerveiller à l’écoute de leurs chants...
Ayant passé mes vacances dans cette "France profonde" chère à VGE, j’ai souvent entendu la stridence mécanique de la tronçonneuse au fond des bois, et pas seulement le soir. En l’espace d’une minute, sans même faire perler la sueur au front du bûcheron, la machine coupe un arbre qui avait mis des dizaines d’années à pousser. Et j’ai été frappé par la réflexion d’un voisin qui se souvenait avoir entendu, il y a très longtemps, dans la bouche d’un vieux paysan qui découvrait les premières tronçonneuses, que celles-ci annonçaient "la fin des haricots". Il estimait que s’il fallait couper les arbres à la scie, on y réfléchirait à deux fois en prévision des efforts à fournir avant de condamner à la guillotine ceux qui nous offrent leurs fruits, leur ombre et notre oxygène...

- Vous avez remarqué combien le "monde d’après" ressemble étonnamment au "monde d’avant" ? La pandémie et le confinement n’ont créé qu’une petite parenthèse de temps plus lent. Nous sommes maintenant repartis de plus belle dans la course frénétique au "toujours plus", sans grande précaution pour "la maison qui brûle".
La canicule et la sécheresse qui ont sévi sur une grande partie du pays ont provoqué la disparition d’une autre espèce. Personne n’en parle - c’est un scandale - sauf les Petites
Affiches qui soulèvent le lièvre : où sont donc passés les climato-sceptiques qui nous expliquaient doctement, comme Claude Allègre, que le réchauffement n’était qu’une vision de bobos et d’écolos ignares ? Même les
mammouths ont fini par disparaître, et ce n’est pas rassurant...

-  Jusqu’en 2014, on ne recherchait pas la présence des cyanobactéries - cette "poussière verte" en surface des étangs et des lacs - qui se développent sous l’effet de la chaleur. Depuis, si, et c’est pourquoi tant de baignades d’eau douce ont fermé cet été en vertu du principe de précaution qui a incité les préfets à sortir de toute urgence les parapluies... Jusqu’à présent, ces particules n’ont tué que des animaux qui ont bu de l’eau infestée. Mais dans une société qui a besoin de responsables (et si possible de coupables), on préfère dans le doute priver de baignade une population qui avait pourtant bien besoin de se rafraîchir...

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