Comment déterrer le (...)

Comment déterrer le blaireau qui hiberne ?

Devant faire face à une contestation qu’il ne réussit plus vraiment à museler par la répression, Vladimir Poutine est obligé d’utiliser l’arme de la communication pour tenter d’amoindrir dans l’opinion russe les échos du fiasco de son "opération spéciale" en Ukraine.
Le voici au volant d’une grosse berline allemande en train de rouler sur ce pont de Crimée hautement symbolique et endommagé par des explosions ukrainiennes. Comme un bon père de famille qui rentrerait le soir à la maison après une journée de travail, il entend démontrer ainsi que la situation est "sous contrôle" à défaut d’être "normale".
Le voici aussi qui s’invite à la télévision à une heure de grande écoute pour affirmer que la moitié des hommes appelés lors de la "mobilisation partielle" ont déjà rejoint le front. Dont 77 000 qui seraient prêts à combattre. Ces réservistes malgré eux ont une envie de se battre contre leurs "frères" Ukrainiens proche de zéro, contrairement aux soldats de Zelensky qui sont remontés comme des coucous pour bouter leurs agresseurs hors des frontières.
Mais si la situation militaire n’est pas mirobolante pour les Russes, bousculés et obligés de reculer, les experts de l’Otan subodorent que Poutine joue maintenant le chrono et l’enterrement du conflit pendant cet hiver glacial et peu propice aux grandes manœuvres. Il profiterait de cette "pause" pour stocker des forces afin de produire une nouvelle offensive au dégel.
L’envoi sur le front des chars de combat les plus modernes de son armée laisse penser qu’un nouvel assaut est en préparation. Comme d’ailleurs son discours lénifiant sur l’emploi de la bombe nucléaire qu’il serait prêt à laisser au placard. Les promesses n’engagent que ceux qui les croient...

Nous en sommes donc avec lui, au choix, entre un "sauve qui peut" et un "fini de rigoler" qui ne fait rire personne.

L’ avenir proche nous dira si la grenouille réussit à se faire aussi grosse que le bœuf, comme elle l’affirme. Ou si cette nouvelle tactique fera un pschitt très chiraquien. A l’international , quel qu’il soit, le résultat ne remettra pas la Russie à la place qui devrait être la sienne. Une victoire en Ukraine(1), et elle restera un paria infréquentable. Une défaite, et Poutine sera obligé de quitter son terrier, car l’histoire a horreur des perdants.

(1) Vous avez remarqué que le Kremlin ne parle plus de "chasser les nazis" de Kiev et d’Odessa : même à Moscou, la ficelle était un peu grosse...

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