Daniel Sfecci (UIMM) (...)

Daniel Sfecci (UIMM) : "l’industrie doit être plus attractive !"

Président départemental de l’Union des industries et métiers de la métallurgie, Daniel Sfecci est avant tout un passionné. Son groupe Orsteel est l’un des fleurons français de l’éclairage par Leds. Une réussite bâtie à force de travail, d’imagination, maintenant partagée avec ses fils Adrien et Arnaud. Et d’engagement dans la vie syndicale et économique. Le point avec lui, sur la situation des femmes dans l’industrie.

- Diriez-vous qu’il y a un déficit de femmes dans l’industrie ?

Sans nul doute ! Quand on voit leur potentialité et tout ce qu’elles amènent dans nos entreprises, on se dit que l’on n’a pas encore réussi à passer le cap qui irait vers davantage de femmes dans l’industrie.

- Et d’où vient le problème ?

Il nous faut réussir à convaincre les familles que l’industrie peut offrir de belles carrières aux filles, qu’aller vers une filière technologique a du sens. Tout se joue au moment de l’orientation. Nos métiers, malheureusement, ont encore un déficit d’image.

- Mais quand même, dans un atelier de métallurgie, une femme...

Ecoutez, j’ai intégré une stagiaire dont la féminité aurait fait d’elle une excellente recrue dans le monde de la mode et de la communication. Mais son envie de travailler, son dynamisme, sa dextérité font merveille. Pour elle comme pour d’autres jeunes femmes, l’ouverture est complète dans nos entreprises, elles y ont toute leur place et à tous les niveaux hiérarchiques. On ne peut que regretter qu’il y ait encore 80% de garçons dans les écoles d’ingénieurs.

- Pourquoi faut-il renforcer la mixité ?

Pour la complémentarité.
Depuis vingt ans au moins, la société s’est féminisée et l’on retrouve maintenant des femmes à des postes élevés. Elles n’y sont pas encore en nombre suffisant. Leur approche est différente de celles des hommes, elles sont efficaces. Dans la production, elles sont "carré", et souvent lorsque les hommes voient une problématique quelque part, elles savent la transformer en solution.

- Tous les postes leur sont-ils accessibles, ou certains pour leur dureté leur sont-ils toujours "interdits" ?

Pour tous les postes dits "physiques", il y a maintenant une machine en face. Le confort au travail est une notion intégrée. La robotique, les process automatisés remplacent aujourd’hui la force qui était autrefois nécessaire pour certaines tâches.

- Et pour terminer, une question piège : y a t-il des femmes dans le bureau de l’UIMM ?

Depuis que j’en assure la présidence, j’ai presque réussi à atteindre la parité...

Photo de Une DR JMC

deconnecte