Dans le Var, le RN (...)

Dans le Var, le RN fait un quasi carton plein

Une déflagration politique. Une poussée aussi soudaine, que passée sous les radars des instituts de sondage.

Abstention record (53,77% au second tour), « tripolisation » de la scène politique, incertitude institutionnelle, percée du Rassemblement national (RN), tel est le bilan de l’élection législative. Et le Var est loin de faire exception. Le département – jusqu’ici teinté La République en Marche et Les Républicains – voit 7 circonscriptions passer aux mains du RN. Toutes, sauf celle de Toulon-centre (1ère), qui reste acquise à la majorité et sera représentée par Yannick Chenevard.

7 NOUVEAUX VISAGES VAROIS

Présente dans les 8 duels varois, la majorité présidentielle a subi un revers dans le département, perdant 5 sièges sur les 6 qu’elle avait ravi en 2017 à l’UMP. Tous emportés par des élus Rassemblement National : Laure Lavalette (2ème circonscription), Stéphane Rambaud (3ème), Philippe Lottiaux (4ème), Julie Lechanteux (5ème), Frank Giletti (6ème), Frédéric Boccaletti (7ème) et Philippe Schreck (8ème).

Aujourd’hui, le Rassemblement National est le premier parti d’opposition. Et, un visage sort du lot, celui de Laure Lavalette, représentante d’Ollioules, Solliès-Pont, une partie de Toulon, et ...de La Valette. Habituée des plateaux télé parisiens, elle est une des figures montantes du parti présidé par Jordan Bardella. Ce qui est sûr, c’est que de terre laboratoire, le Var est devenu un territoire d’implantation pour les patriotes.

En France, avec 89 sièges au niveau national, Marine Le Pen (élue à Hénin-Beaumont) s’assure la constitution d’un groupe parlementaire (une première depuis 1986 et l’entrée du parti à l’Assemblée). L’élue a déjà annoncé qu’elle va en briguer la présidence, lâchant les rênes de sa formation politique. Augurant d’une présence parlementaire importante pour celle qui se voit en première opposante à Emmanuel Macron. Un résultat qui tranche avec les 8 députés qu’avait obtenu le Front national en 2017.

LE RETOUR DE FLAMME

Le RN devient donc le premier parti de l’opposition face à la NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale) comme force unique, devançant ainsi La France Insoumise (72 députés, 141 pour la NUPES) de 17 sièges. Les résultats dans le sillage du score de Marine Le Pen à l’élection présidentielle avec 41% au second tour, confirment l’éclatement du barrage républicain.
Et, la stratégie du « moi ou le chaos », d’Emmanuel Macron, s’est retournée contre lui, pris à son propre piège !

Enfin, quel avenir pour les LR ? Dans le Var, environ un électeur sur deux a boudé les urnes, avec des résultats à quelques centaines de voix près. Et, le ralliement de barons de la droite n’a pas eu, l’effet attendu. Au contraire, on a assisté à un rejet du personnel politique et la page varoise des LR au Palais Bourbon reste tournée. Si la formation de Jean-Pierre Giran et de Jean-Louis Masson reste très implantée localement, le parti, autrefois hégémonique sur le département, va mettre du temps à se relever de ce choc.

La France entre dans une période d’incertitude institutionnelle, inédite sous la 5ème, le président de la République n’ayant pas la majorité absolue, indispensable pour gouverner. Dans ce contexte, les sept nouveaux députés RN sont au premier rang pour jouer l’opposition face au camp de Macron, éliminé du paysage politique local.

Photo Julien AZOULAI.

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