Dans les métiers du (...)

Dans les métiers du tourisme, 8 000 offres d’emploi encore non pourvues

François de Canson. président du Comité Régional de Tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur, veut valoriser les métiers du tourisme. Des métiers atypiques mais passionnants, dans une période où les professionnels rencontrent des difficultés pour trouver du personnel.

Ainsi, le CRT propose un lieu unique pour toutes les offres d’emplois tourisme. Actuellement, plus de 8 300 offres sont relayées par le site du CRT. Grâce à un partenariat inédit avec Monemploitourisme.fr et qui préfigure du plan national prévu par l’État, à hauteur de 10 millions d’€ (Plan destination France), le CRT a développé un outil pratique et facile à utiliser.

François de Canson, président du Comité Régional de Tourisme (CRT), répond aux questions des Petites Affiches du Var.

D’où viennent ces difficultés de recrutement ?

François de CANSON. La crise sanitaire a provoqué des tensions considérables sur le marché de l’emploi dans les métiers du tourisme, notamment dans les hébergements et la restauration.
J’ai décidé de faire de la valorisation des métiers du tourisme une priorité absolue. Nos entreprises souffrent de cette situation qui pourrait affecter l’image de nos destinations. Il faut une mobilisation générale de tous les acteurs et partenaires.
Toutefois, grâce à des plans de promotion et de relance sans précédent, mis en œuvre par le CRT et abondés par Atout France, la région Sud a conservé son attractivité. De leur côté, les professionnels ont su adapter leur offre pour stimuler le retour de la clientèle.

Comment va s’organiser la riposte ?

Nous allons faciliter l’accès à la formation, rendre plus attractifs ces métiers qui ont, parfois à tort, une mauvaise réputation et proposer un lieu unique des offres d’emplois dans notre région. Trois axes majeurs et essentiels, comme trois étages d’une fusée, pour gagner le pari de l’emploi et de l’attractivité de notre destination. Car, les entreprises ont beaucoup de mal à trouver les candidats. C’est un sujet grave qui peut affecte l’image de nos destinations. Le manque de personnel dégrade la qualité de service qui se retrouve en décalage avec le prix.

Avec un manque de main d’œuvre, ce sont des services qui sont supprimés ou dégradés, certains étages fermés dans les hôtels, des horaires de restaurants restreints, des serveurs débordés. Tout cela nuit aussi au chiffre d’affaires des établissements.

Votre réponse est basée sur la formation ?

Ces actions sont les prémices de la grande dynamique qui sera lancée par l’État et Atout France dans les mois qui arrivent.
Concernant la formation, soyons pragmatiques et très clairs.
Le tourisme est au cœur de l’économie de notre région. Tous les moyens seront mis en œuvre pour répondre aux enjeux de l’emploi et de la formation dans ce secteur. Il est hors de question de prendre le risque d’un déclassement.
Ces deux dernières années, les dépenses régionales en faveur de la formation des jeunes et des demandeurs d’emploi aux métiers de l’hôtellerie, restauration, de l’accueil, de la réception se sont élevées à plus de 13 millions d’€ pour près de 3 000 personnes formées.

L’Institution régionale a accompagné les fédérations régionales des offices de tourisme, de l’hôtellerie de plein air et des gîtes de France, à hauteur de 362 750€, pour la professionnalisation des acteurs du tourisme. Il faut accélérer, aller plus loin, plus vite et de façon plus agile.

D’où la mise en place d’une politique régionale ?

En se déclinant sur 3 axes, elle doit permettre de gagner le pari de l’emploi.
Tout d’abord, l’accès à la formation. La Région a mis en œuvre plusieurs dispositifs. En premier, un appel à projets « Formations professionnelles innovantes pour les métiers du tourisme », qui est abondé à hauteur de 500 000€, en 2022. Il vise à permettre aux demandeurs d’emploi, aux saisonniers, aux jeunes diplômés et aux salariés de monter en compétences, pour répondre aux enjeux de qualité de l’accueil, d’adaptation aux évolutions des attentes de la clientèle, et de transitions écologique et numérique impactant les métiers.

Ensuite, le CRT a mis en place un dispositif de «  Chèque expertise tourisme », sous forme de diagnostics-conseils, au budget dédié de 130 000€ en 2022. Il doit offrir un soutien sur-mesure aux entreprises du tourisme pour permettre l’amélioration de leurs performances.

Ensuite, des partenariats autour des métiers du tourisme sont initiés par la Région pour la promotion des métiers du tourisme et la valorisation des perspectives de carrière auprès des jeunes et des demandeurs d’emploi, la mise en relation de l’offre et de la demande d’emplois et afin de faciliter des passerelles professionnelles.
Les métiers de l’hôtellerie et de la restauration souffrent parfois d’une mauvaise image ?

Aujourd’hui, les choses changent ! Les horaires peuvent être adaptés, les conditions de travail améliorées et les salaires revalorisés. Deux actions majeures sont menées avec l’appui des fédérations. Les professionnels ont accepté d’élaborer une charte de bienveillance. En l’adoptant, ils s’engagent à respecter dix démarches de progrès qui évoquent, par exemple, l’assurance du bien-être au travail, la mise en œuvre d’une politique salariale motivante, l’évolution des carrières ou la valorisation des compétences. Et, une campagne de communication nationale va mettre en lumière les atouts de ces métiers, certes atypiques mais passionnants. Elle cible les demandeurs d’emploi et les actifs en reconversion pour abonder les besoins à court terme, mais aussi les plus jeunes pour les motiver à choisir des études orientées vers les métiers du tourisme pour préparer l’avenir.

Photo DR.

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