De grandes et petites

De grandes et petites histoires et ainsi va le monde...

- Parce qu’il n’y a pas de place pour deux crocodiles dans le même marigot, le grand Jacques désignait dans ses mauvais jours Nicolas Sarkozy sous le sobriquet de "le petit". Comme pour bien mettre en évidence sa grande taille, toute gaullienne. Mais lorsqu’il a découvert à Nice, par une belle journée de 1975 à l’occasion d’un rassemblement du RPR, l’incroyable culot de ce gamin alors fleuriste chez Truffaut et qui ne s’était pas encore fait élire maire de Neuilly, le Corrézien avait bien compris que ce "petit"
Nicolas était, comme lui, un véritable animal politique. Une même énergie, mise au service de la conquête du pouvoir. Le cadet n’a pas su attendre sagement son tour. L’aîné était peu pressé de laisser son fauteuil. D’où des amabilités, via les gazettes : "je commande, il obéit", dira "le grand". "Avant moi, il y a quand même eu des rois faignants" rétorquera "le petit". Une vraie brouille, mal dissimulée derrière des sourires de circonstance. Ainsi vont la grande et la petite histoire...

- D’accord, Greta Thunberg a mille fois raison d’interpeller le monde sur le désastre climatique déjà en cours. Dix mille fois raison de secouer les puces aux gouvernants et aux gouvernés, car il ne fait pas aucun doute que l’on laissera une planète poubelle aux générations futures. Il faut bien que quelqu’un se lève pour interpeller, crier, réclamer de l’action plutôt que des parlottes car la maison continue de brûler. Mais avouerai-je que la petite Greta commence à me briser menu les pieds et les oreilles en apostrophant ainsi Trump, Macron et les autres comme s’il s’agissait de simples quidams au Café du commerce. De quelle autorité morale et scientifique, de quelle légitimité relève donc cette jeune Suédoise ? Qui a intérêt à la pousser du col et des nattes ? Et cela, avec son air en colère et renfrogné, qui me donne surtout envie de lui demander si elle a bien fait ses devoirs avant de donner des leçons au monde entier. Sa cause est noble et même impérieuse. Sa façon de faire est discutable et agaçante avec son côté moralisateur. Elle risque d’horripiler les bonnes volontés qui n’ont pas forcément envie de se faire tirer les oreilles par une ado acariâtre. Elle dirait la même chose avec le sourire, que ça passerait mieux...

- Un mois de prison avec sursis et 5 000€ d’amende pour Jean-Jacques Urvoas. La Cour de justice de la République, devant laquelle vont maintenant comparaître Édouard Balladur et François Léotard pour de sombres histoires de rétro-commissions, n’a pas tremblé en condamnant l’ancien garde des Sceaux, reconnu coupable d’avoir révélé des informations à caractère secret dont il était dépositaire. Étonnant, non ?

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