Des solutions low cost

Des solutions low cost pour améliorer la transmission d’entreprises

Améliorer l’accompagnement et la formation des cédants et repreneurs potentiels d’entreprises, faciliter le financement…. Pour améliore la transmission d’entreprise, le rapport « Favoriser la transmission d’entreprises en France : diagnostic et propositions » propose une série de mesures qui implique une meilleure coordination des acteurs concernés.

Objectif : plus 20% du nombre de petites entreprises transmises dans les cinq prochaines années, dont un tiers par des jeunes.

Telle est la proposition émise dans le rapport de Fanny Dombre-Coste, députée de l’Hérault (PS), « Favoriser la transmission d’entreprises en France : diagnostic et propositions ». Ce dernier a été remis le 7 juillet à Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, et Martine Pinville, secrétaire d’Etat chargée du Commerce de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Economie sociale et solidaire.

A la base, constate l’étude, le coût économique et social qui découle de la mauvaise transmission des entreprises est exorbitant : sur 60 000 entreprises mises en vente chaque année, la moitié environ disparaît… De plus, les défaillances du marché de la transmission d’entreprises contribuent à ralentir l’économie. Ainsi, dans les PME non cédées, où le dirigeant d’entreprise vieillit aux commandes, on constate une diminution des investissements et une baisse de la croissance du chiffre d’affaires, d’après le rapport de Fanny Dombre-Coste. Ces tendances se lisent même dans le plus ou moins grand dynamisme des territoires. Le rapport observe, en effet, une corrélation entre le dynamisme du taux de cession, celui du tissu économique local et la jeunesse des dirigeants. Les zones économiques qui s’en sortent le mieux : les Hauts-de-Seine, le Rhône, l’Orne, le Calvados et la Mayenne. D’autres sont plus vieillissantes, comme l’Aude, la Haute-Corse, l’Indre et la Lozère. Et, au niveau national, la reprise d’entreprise représente un vivier potentiel d’activité important, estime le rapport selon lequel 185 000 entreprises sont susceptibles d’être cédées, chaque année, ce qui permettrait de sauvegarder environ 750 000 emplois et d’en créer 150 000.

Des freins multiples sur un marché… affectif

Parmi les principaux freins identifiés, figure une série de dysfonctionnements du marché de la reprise d’entreprises. D’après l’étude, l’information circule mal, alors même qu’intervient une composante affective qui pousse souvent les cédants à surestimer le prix de leur entreprise. Autre difficulté du marché, la « complexité technique du processus », pointe le rapport : les projets des cédants et repreneurs insuffisamment préparés n’y survivent pas. En effet, en fonction du type d’entreprise, la procédure de transmission adéquate diffère. Or, le coût d’un recours à un conseil externe, qui permettrait de palier à cette complexité, constitue une barrière qui conduit, dans certains cas, à renoncer au projet. Le rôle des intermédiaires, qui connaissent le marché et maîtrisent le processus, est également en cause. Leur « moralité » n’est pas toujours garantie, ce qui induit des comportements hésitants ou méfiants de la part des cédants, note l’étude.

Autre souci, un déséquilibre entre l’offre et la demande : globalement, les repreneurs sont plus nombreux que les cédants pour les PME, et la situation s’inverse pour le marché des TPE, même si certains secteurs et certains territoires connaissent des situations spécifiques. Par ailleurs, note l’étude, la reprise d’entreprise ne bénéficie pas d’une image très attrayante dans l’opinion publique. Les cédants la voient comme l’ultime étape avant la retraite, et donc, comme un événement que l’on préfère repousser le plus longtemps possible. Quant aux entrepreneurs potentiels, ils privilégient la création d’entreprise, démarche qui a été très valorisée par les acteurs publics, ces dernières années.

Déconnecter reprise et retraite

En premier lieu, le rapport préconise donc de mener des actions de sensibilisation pour faire évoluer le regard des Français sur la transmission d’entreprise. Il serait notamment opportun de la déconnecter du thème du passage à la retraite. Un dispositif d’actions médiatiques pourrait être déclenché au niveau national et local, avec une élaboration conjointe entre Etat et régions et la mobilisation des réseaux d’accompagnement. Deuxième mesure pour favoriser la transmission d’entreprises, la promotion de l’accompagnement. En effet, les cédants sont fréquemment sollicités par des intermédiaires de mise en relation « aux prestations coûteuses et à la qualité inégale », note le rapport. Il s’agirait donc d’informer plus efficacement les entrepreneurs des appuis dont ils peuvent bénéficier. Les repreneurs aussi, pourraient être également mieux accompagnés. A ce titre, l’étude constate que les entrepreneurs qui portent des projets de reprise d’entreprise sont pour l’instant peu accompagnés par les réseaux de bénévoles comme Réseau Entreprendre, Initiative France ou les BGE, réseau national d’appui aux entrepreneurs, par exemple. Autant de structures qui représentent pourtant des appuis possibles.

Toujours au chapitre de l’accompagnement, le rapport propose de mieux coordonner l’information sur l’offre disponible, et même de structurer une offre d’accompagnement personnalisée autour d’un réseau d’acteurs qui s’engageraient sur la qualité de leurs prestations, au niveau des régions. Autre préconisation encore, le renforcement de la formation : pour répondre à la diversité des profils des repreneurs, c’est à la fois l’offre de formation initiale et continue qui doit être adaptée, notamment en rendant plus de formations à la reprise d’entreprise éligibles à la formation professionnelle.

Dernier volet, enfin, sur le financement : le rapport préconise, notamment, de favoriser la mise en place d’une offre territorialisée à la reprise d’entreprises et d’impliquer tous les financeurs potentiels, financement participatif compris.

Au total, donc, un train de mesures « à coût nul ou très faible pour les finances publiques », précise le texte. Lequel propose simplement la mise en place d’un comité de pilotage présidé par Bercy, et comprennant l’ensemble des acteurs de la transmission et de la reprise : régions, réseau Transmettre et reprendre, réseaux d’accompagnement bénévole, financeurs, future Agence de développement économique des territoires….

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