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Dominique Lain : « La sécurité n’a pas de prix, mais elle a un coût »

Le 11 juillet, la mission de contrôle relative à la prévention et à la lutte contre l’intensification et l’extension du risque incendie s’est déplacée à Gonfaron, en présence d’Evence Richard, préfet du Var et Dominique Lain, maire du Luc-en-Provence et président du Service Départemental et d’Incendie et de Secours (SDIS) du Var.

Les récents travaux du GIEC ont mis en lumière la manière dont le changement climatique, combiné à la déprise agricole et à l’urbanisation croissante, expose le territoire national à une augmentation du risque incendie, notamment de forêts.
Les feux, historiquement contenus en France et concentrés dans le Sud du pays, pourraient se diffuser au Nord ; leur ampleur et leur intensité pourraient s’accroître, au point de faire craindre l’arrivée en France de feux extrêmes particulièrement difficiles à maîtriser, à l’instar de l’Australie ou des États-Unis.

Créée par la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable et la commission des affaires économiques, la mission de contrôle a pour objectif de formuler des propositions pour adapter notre stratégie de prévention du risque d’incendie au contexte du changement climatique, et faire évoluer le comportement des usagers et les pratiques des professionnels face à cette menace grandissante.
Dans le cadre de leur déplacement dans la Plaine des Maures, un an après l’incendie particulièrement dévastateur ayant touché le massif, les rapporteurs se sont rendus compte par eux-mêmes des conséquences des incendies sur l’environnement.

FREQUENCE ACCRUE

Le 13 juillet, lors de l’ouverture de la campagne feux de forêts à Draguignan, Dominique Lain, président du SDIS avait resitué l’importance du dispositif dans le Var, l’un des départements les plus concerné par ce risque :
« Ce risque est marqué par la conjonction de températures élevées, la sécheresse estivale et, bien sûr, le mistral. Pour le Var, il est accru par des massifs forestiers qui s’étendent sur des dizaines de milliers d’hectares puisque 70% du département est couvert par de la forêt. En effet, le Var est le seul département de l’arc méditerranéen présentant cette caractéristique relative à l’étendue des massifs ».
«  Si les feux de forêts ont toujours existé dans le Var, le réchauffement climatique entraîne une fréquence accrue des années ou des jours avec des risques importants.
Même si le président du SDIS que je suis n’a pas de compétence en matière opérationnelle, la mise à disposition de moyens adaptés est l’une des responsabilités et préoccupations premières des élus du conseil d’administration »
, a ajouté l’élu départemental.

Ainsi, le SDIS a procédé au recrutement de 31 sapeurs-pompiers professionnels, affectés sur le terrain. Ces moyens passent également par la formation des sapeurs-pompiers, par des équipements répondant aux normes en vigueur et des véhicules conformes aux règles de sécurité les plus strictes.

4 HELICOPTERES

Dominique Lain a repris : «  Je rappelle également la location estivale par le SDIS de 4 hélicoptères bombardiers d’eau répartis sur le territoire. Enfin, les jours à risques, nous déployons, des moyens terrestres dédiés aux feux de forêts, et cela, en plus des gardes dans les centres et des dispositifs de surveillance des baignades sur l’ensemble du littoral.
Ce dispositif coûte annuellement plusieurs millions d’€ au SDIS, mais il a fait ses preuves, puisque la plupart des incendies, y compris les jours à risque, sont arrêtés rapidement.
Il faut aussi souligner, l’intervention rapide des avions bombardiers d’eau de la Sécurité civile qui contribuent à ce résultat. Et, le SDIS travaille à la réfection du pélicandrome de Hyères, pièce maîtresse dans ce dispositif, en lien avec la Région et l’État ».

« Nous devons compenser la hausse des temps d’intervention liée à des évacuations de victimes vers des hôpitaux éloignés par des augmentations d’effectifs de garde. Si la sécurité n’a pas de prix, elle a un coût. Ce coût devient de plus en plus difficile à supporter, car le SDIS doit se subsister aux difficultés des services de la santé, tout en assumant ses missions propres. Cette spirale ne pourra pas se poursuivre encore longtemps et des solutions devront être trouvées ».
En conclusion, Dominique Lain a rappelé cet adage qu’il affectionne particulièrement : « Une vie, à la différence d’une forêt, ne repousse pas. Cet adage doit nous guider dans toutes nos actions ».

Photo Alain BLANCHOT.

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