Économie : Les mesures

Économie : Les mesures fortes du président réélu

Emmanuel Macron a été réélu dimanche président de la République. Pour son second mandat, il aspire toujours au plein emploi et appelle les Français « à travailler collectivement davantage ».

Pacte productif

« Je vous propose un pacte productif qui nous permette de gagner encore en force et en indépendance économiques. Cela passe par le travail de tous, en atteignant le plein emploi, en assurant l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, en faisant en sorte que chacun travaille plus au cours de l’existence avec le recul de l’âge de la retraite », est-il écrit dans son programme.

Trois axes

Dans le détail, son « Pacte pour la production » comprend trois axes : « Atteindre le plein emploi et mieux vivre de son travail », « Planifier la transition écologique » (« La planification assumée », « La planification accompagnée » et « Pour la nature et les animaux ») et « Une France créative et productive » (réindustrialisation, troisième révolution agricole, ambition maritime, culture, numérique et dialogue social et compétences).

Prime Macron triplée

Afin de « Mieux vivre de son travail », Emmanuel Macron s’est notamment engagé à tripler la prime dite Macron sans charges ni impôts, passant ainsi d’une limite de 2 000 à 6 000 euros. Cette prime permet aux employeurs de verser aux salariés gagnant moins de trois fois le Smic une prime exonérée d’impôt et de cotisations sociales. Emmanuel Macron prévoit aussi dans son programme de baisser les charges pour les indépendants.

Suppression de la CVAE

En ce qui concerne la « réindustrialisation », il est prévu la suppression de la CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) qui est la deuxième composante de la CET (contribution économique territoriale) avec la CFE (cotisation foncière des entreprises). Les entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 500 000 euros ne la payent pas. Le taux d’imposition le plus élevé, 0,75%, concerne les entreprises réalisant un CA de plus de 50 millions d’euros.

Former aux métiers d’avenir

Pour ce qui est du volet « dialogue social et compétences », le président réélu entend « poursuivre la modernisation du code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 » et « former, avant la fin de la décennie, 1 million de personnes aux métiers d’avenir (intelligence artificielle, énergie, transition écologique…) dont plus de 400 000 spécialistes informatiques ».

« Beaucoup plus protecteur »

« On a quand même un virage qui est très clair vers un État beaucoup plus protecteur par rapport à sa philosophie d’il y a cinq ans  », estimait Patrick Artus, conseiller économique de Natixis, au micro de France Culture, quelques jours avant le second tour de l’élection. « Il y a de l’argent pour l’industrie, il y a la prolongation de ce qui a été fait dans le quinquennat, c’est-à-dire les plans industriels ciblés : le plan de relance, France 2030… ».

« Petits bouts libéraux »

Patrick Artus, également professeur d’économie, ne qualifie pas le programme d’Emmanuel Macron de libéral même s’il demeure selon lui « des petits bouts libéraux », avec la réforme de l’assurance chômage et la baisse des impôts de production ». Mais « le reste est quand même extraordinairement protecteur : l’hôpital, la médecine de ville, les déserts médicaux, les salaires des enseignants, les personnes âgées, le logement social, les magistrats... ».

Quel coût ?

Le candidat et son équipe ont calculé qu’ils réaliseraient 44 milliards d’économies pour 50 milliards de dépenses. Mais selon l’Institut Montaigne, think tank indépendant, les économies réalisées seront de moins de 13 milliards d’euros (12,7) contre plus de 57 milliards de dépenses (57,2), avec notamment « des dépenses nouvelles importantes en faveur du pouvoir d’achat des ménages » (17 milliards par an) et pour la compétitivité des entreprises (7,4 milliards par an).

Visuel de Une (illustration DR S.G)

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