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Edito - Riri, Fifi et Loulou vont-ils déclencher une épidémie judiciaire ?

« Ils devront rendre des comptes » : À plusieurs reprises hier, des médecins urgentistes et des médecins « de ville » (dont le président national), ont glissé cette petite phrase lourde de menaces au cours d’interviews réalisées par des télévisions. Même tonalité chez les infirmiers, kinésithérapeutes, dentistes… Depuis le confinement et l’annonce de mesures fortes, on sent monter la colère de toutes les catégories de soignants envoyés « au casse-pipe », sans masque de protection, alors qu’ils sont au contact direct des malades.

Les policiers sont sur la même longueur d’onde, et si ce que des syndicats disent est exact (des masques ne seraient pas distribués aux patrouilles chargées de faire respecter le confinement), c’est incompréhensible... Le droit de retrait partiel est déjà évoqué dans les rangs, ainsi que chez les pompiers qui, comble de l’ironie, sont regardés de travers par les personnes qu’ils viennent secourir, justement parce qu’ils ne disposent pas de masques de protection (la distribution serait, paraît-il, en cours).

Responsables, pas encore coupables : il semble évident que le coronavirus aura forcément des suites sur le terrain judiciaire, comme en son temps l’affaire du « sang contaminé », qui avait fait l’objet d’une (honteuse) exploitation politique… Toujours rapides à se mobiliser, les médecins ne laisseront pas passer par pertes sans profit le fait que certains d’entre eux ont été contaminés et que cela aurait sans doute pu être évité.

Des suites judiciaires nécessaires, non pas pour clouer au piloris tel ou tel, mais parce que le public a le droit de savoir comment on en est arrivé à ne plus stocker de masques en France alors que ce fut le cas après l’épisode du SRAS, pourquoi nous ne sommes plus en mesure de les fabriquer en urgence, ni même de distribuer rapidement ceux qui jusqu’à présent dorment dans des placards. À l’évidence, nous n’avons rien retenu du H1N1 et des autres avertissements qui ont précédé.

Oublions les vols et même les trafics – la nature humaine se révèle sous un vilain jour… - pour ne retenir que des initiatives citoyennes, spontanées et généreuses, comme ces petites mains qui faute de mieux cousent des masques en tissus (efficacité douteuse, mais c’est quand même mieux que rien), ou les entreprises à l’arrêt qui mettent à disposition des autorités les masques inutilisés dont elles disposent.

Le confinement serait évidemment mieux accepté si les FFP2 étaient à disposition de la population.

Tout le monde ressemblerait à Riri, Fifi, Loulou et à l’oncle Picsou (oublions Donald…) en faisant ses courses, ce serait déjà une consolation…

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