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Emmanuel Macron dans les vallées : De la compassion et des promesses

Un paysage remodelé par le tumulte de l’eau, des plages couvertes de troncs arrachés à la montagne, des maisons disparues, des routes et des ponts emportés, des images satellites impressionnantes, un député (Eric Ciotti) au bord des larmes à la télévision... Et puis des morts. Dans trois des vallées du haut pays, il y aura un avant et un après tempête Alex. En ce funeste 2 octobre 2020, elle a bouleversé la vie des habitants de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya, faisant de leur petit coin de paradis un enfer de désolation.

Quelques heures ou plusieurs jours durant, le déluge a coupé du monde des villages, subitement privés d’électricité, d’eau et de réseaux de communication. Il a généré moult traumatismes que le temps aura du mal à apaiser. Mais il a aussi fait naître un élan de solidarité à la mesure du désastre. Très vite, les secours, les collectivités et des bénévoles ont rivalisé d’ingéniosité pour aider les sinistrés, tandis que le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur survolaient les zones impactées afin d’appréhender l’ampleur des ravages. Des dégâts si colossaux que le président de la République ne pouvait, à son tour, que se déplacer.

Un fonds d’urgence pour reconstruire

Entouré par les élus azuréens, le préfet et deux ministres, le président Macron a annoncé des mesures d’aide aux sinistrés le 7 octobre, à Breil-sur-Roya. DR

Répondant à l’appel des élus locaux, Emmanuel Macron est arrivé dans un hélicoptère de l’Armée de l’air, le 7 octobre, à Tende, tout en haut de ce bassin de la Roya qui s’était senti abandonné au lendemain des intempéries, quand l’attention médiatique se focalisait essentiellement sur la vallée voisine de la Vésubie. Remerciant les secours, écoutant les récits hallucinants de la population mais aussi ses attentes, le président s’est offert un petit bain de foule tendasque.
L’occasion pour lui d’évoquer brièvement, au gré des échanges, une partie des mesures qu’il allait détailler, un peu plus tard, vers l’aval de la rivière. C’est en effet à Breil-sur-Roya que le chef de l’ État a pris le micro pour, d’abord, exprimer une pensée pour les familles des victimes et des disparus, puis pour un nouvel acte de gratitude. Et enfin pour apporter "la solidarité de la nation toute entière" aux territoires meurtris. Un terrain sur lequel il était très attendu.

500 mm de précipitations en 10 heures à Saint-Martin-Vésubie DR Dragon 06

"Plusieurs décisions ont été prises", a indiqué Emmanuel Macron. "La première, c’est l’arrêté de catastrophe naturelle pour 55 communes. Il sera publié dès demain au Journal officiel". Rédigé en trois jours, "un record de rapidité" selon le président, ce premier pilier de l’implication de l’ État s’accompagne de la création d’un "fonds d’urgence 06", car "il va falloir reconstruire très vite et on ne peut pas demander d’évidence, ni aux collectivités ni aux particuliers, de se retrouver seuls".
Le préfet devra organiser un tour de table des financeurs de ce fonds, parmi lesquels figureront la Région, le Département ou encore la métropole niçoise, mais l’Etat va rapidement y contribuer à hauteur de 100 millions d’euros. Interrogé sur l’insuffisance de cette enveloppe au regard du chantier titanesque qui s’annonce, Emmanuel Macron a précisé son propos lors du journal télévisé de TF1 et France 2, qui lui donnait la parole en duplex depuis Saint-Martin-Vésubie. "L’État enclenche ce fonds, mais c’est le début". Et de mentionner alors "plusieurs centaines de millions d’euros", en insistant : "Le sujet, ce n’est pas tout de suite d’avoir des grands chiffres, c’est d’aller vite". Avec l’objectif de reconstruire "de manière résiliente et durable".

Des équipes d’appui dans les vallées

En attendant les premiers travaux, le président a annoncé "la mise en œuvre d’équipes d’appui", qui seront déployées dans les vallées. Ces guichets uniques auront vocation à soutenir aux plan social, psychologique et administratif la population dans les difficultés du quotidien.
"Enfin, nous aurons également à apporter une aide à tous les particuliers qui veulent reconstruire au-delà de ce que les assurances remboursent. Il y a pour cela le fonds Barnier", qui prévoit des financements européens.
"50 millions d’euros sont déjà mobilisés" dans cette action, qui doit permettre aux sinistrés d’être accompagnés à hauteur de 80% de leurs besoins.

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