En regardant les mouches

En regardant les mouches au plafond...

Pour rêvasser, si nous lâchions prise un moment dans notre emploi du temps surchargé, cela pourrait donner… ceci :
- Et si Emmanuel Macron, au lieu de poster sur les réseaux ses entraînements de boxe, passait plutôt son énergie à défendre les professeurs menacés pour vouloir enseigner toutes les disciplines sans coupure dans les programmes scolaires et faire respecter le principe sacré… de laïcité ?
- Et si Jean-Luc Mélenchon, au lieu de rouler des gros yeux, et ses amis condamnaient sans aucune ambiguïté l’attaque du Hamas ?
- Et si, troublé par le sort abominable des populations civiles de Gaza, Bibi Netanyahou acceptait de faire les gestes humanitaires indispensables pour donner à la paix une (toute petite) une chance et pour qu’Israël ne se retrouve pas isolé sur le plan international ?
- Et si Vladimir Poutine était plus sensible qu’on ne le pense, comme l’affirme son porte-parole, qui fut obligé de préciser que le maître du Kremlin, aux abonnés absents après l’ignoble attaque de la salle de concert moscovite, a été vraiment peiné par cet événement ?
- Et si, après la déculottée contre l’Allemagne en match amical, Didier Deschamps rappelait à ses joueurs de tenir leur rang international plutôt que de se préoccuper des transferts à prix d’or vers d’autres clubs des déjà multi-millionnaires du ballon rond ?
- Et si Gabriel Attal, plutôt de s’intéresser aux chômeurs et aux malades pour limiter le déficit, s’intéressait vraiment à ces « super profits » qui vont jusqu’à troubler son propre ministre de l’Economie et des Finances ? Par exemple ceux que TotalEnergies, plus de 20 milliards, a engrangés grâce à la flambée du prix du pétrole et aux automobilistes qui n’ont bénéficié d’aucune ristourne à la pompe. Une petite ponction ne serait-elle pas justifiée pour que l’effort soit plus équitablement partagé ?
- Et si Bruno Le Maire écrivait moins de romans ou de « programme » politique pour les années à venir et gravait plutôt dans le marbre une décroissance significative de la dette publique ?
- Et si François Molins et Éric Dupond-Moretti partaient en vacances ensemble ? Ils pourraient discuter calmement autour de la piscine du trafic de drogue en France pour apporter des réponses appropriées à une situation préoccupante.
- Et si, comme à chaque consultation, les sondages ne nous matraquaient pas de prévisions souvent démenties ensuite par les électeurs ? Car ceux-ci ne savent à l’évidence pas lire dans les enquêtes d’opinion ce qu’ils sont censé penser...
- Et si l’État, au lieu de ponctionner dans les réserves des mutuelles et de mettre au régime sec les collectivités territoriales pourtant exemplaires en matière d’emprunts et d’investissements, prenait exemple sur elles pour que la France ne soit plus le cancre de l’Europe en matière de déficit ?

Avec des « et si... », nous n’aurions plus guère de raison de nous agacer, mais comme la vie serait tristounette…

J.-M. CHEVALIER

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