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En région Sud, avec la guerre en Ukraine, le yachting en pleine incertitude

Riviera Yachting Network (RYN) avait convié les professionnels de la grande plaisance à Saint-Tropez pour le lancement de la saison.

Un lancement effectué par Laurent Falaize, président de Riviera Yachting Network, dans un contexte de guerre en Ukraine et de sanctions à l’égard des oligarques russes. De quoi provoquer les craintes des 130 professionnels et partenaires du secteur : représentants de chantiers navals, de sous-traitants, de sociétés de services, d’équipages de super yachts, de partenaires institutionnels.

PERTE DE CHIFFRE D’AFFAIRES

En effet, les sanctions prononcées contre la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine le 24 février étaient dans tous les esprits puisque 10% des yachts appartiennent à des Russes. Et cette proportion est encore plus importante en ce qui concerne les yachts de plus de 90 m, avec 29% de propriétaires russes.
Riviera Yachting Network a mené une enquête auprès de ses adhérents pour mesurer les impacts dans les entreprises. Les professionnels tablent sur une perte de chiffre d’affaires de 10 à 25% comme l’explique le président de RYN : « En France, déjà 4 yachts sont bloqués et 17 au niveau européen pour une valeur totale de plus de deux milliards d’€. Sachant que 10% de la valeur d’un yacht est consacrée à son fonctionnement, le manque à gagner sur les bateaux sortis du circuit est de 200 millions d’€. Au niveau de la région, les chantiers pourraient subir une baisse de chiffre d’affaires de plus de 20M€, soit au moins 10% de leur chiffre d’affaires global, si la situation en Ukraine ne s’améliorait pas ».

Par ailleurs, les acteurs du secteur du charter (location de yachts) proposant leurs services à des clients russes s’attendent à une saison estivale difficile. En outre, les Américains estiment que la Méditerranée est trop proche de la zone de guerre et renoncent à venir.

PAIEMENT DES EQUIPAGES

La situation en Ukraine impacte aussi les équipages et fait peser de lourdes menaces sur l’emploi : «  Le blocage des transactions bancaires en provenance de la Russie a rendu impossible le paiement des équipages ainsi que le règlement des chantiers et des sous-traitants qui interviennent sur les navires  », constate Jacques Conzales, président du Groupement des Équipages Professionnels du Yachting (GEPY).

«  Les différentes vagues de sanctions ont été imaginées pour pénaliser les Russes mais, elles ont des conséquences sur l’activité des entreprises françaises. Tandis que nous sortions tout juste de la crise sanitaire, nous n’avions vraiment pas besoin de cela. A nous de faire remonter ces préoccupations à nos autorités de tutelle », regrette Christophe Bourillon, CEO de la Professional Yachting Association (PYA).

« Pour de nombreuses entreprises du yachting, la crainte est de se mettre en porte-à-faux en tant que sous-traitants ou d’être en infraction sans le savoir face à l’interdiction de travailler avec des Russes sous sanctions car il est parfois difficile de faire le lien avec les yachts gérés par des sociétés écrans. Riviera Yachting Network veut mettre en œuvre un processus de collaboration avec les services de l’État et le douanes qui permettra aux entreprises d’obtenir les informations les plus précises possibles sur les propriétaires de yachts et les personnalités russes et biélorusses concernées par les sanctions. Nous travaillons en lien très étroit avec l’URSSAF et la DREETS pour évoquer des aides de financement de trésorerie et des étalements de charges au cas par cas », conclut Laurent Falaize.

Photo PRESSE AGENCE.

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