Entrepreneurs, la solitud

Entrepreneurs, la solitude n’est pas une fatalité

Mercredi, à l’UPE06, s’est tenue une réunion sur le thème de la solitude du chef d’entreprise. Animée par Nicolas Marie-Louise, coach exécutif, formateur en psychologie du management et de la performance, une douzaine de responsables d’entreprises a eu l’opportunité d’échanger sur le sentiment d’isolement lié au travail.

Être chef d’entreprise signifie forcément de travailler seul ?

Non, mais il y a une "part de seul" qui est obligatoire puisqu’il n’y a pas de directives, c’est vous qui les donnez. Maintenant, on a ceux qui vont travailler seul tout en étant entourés par leur avocat, leur expert-comptable et autres spécialistes, donc qui vont recevoir des conseils utiles pour prendre des décisions. Mon rôle de coach est de faire en sorte que dans sa vie personnelle et professionnelle le chef d’entreprise puisse trouver un équilibre. Les chiffres montrent qu’après quatre ans d’activité, la moitié font un burn-out. C’est malheureux alors que cela se prévient.
- Vous parlez de burn-out, mais y a t-il d’autres dangers ?
Oui, ça s’appelle les 3D : divorce, dépôt de bilan et dépression. Ce sont les trois axes qui inquiètent les dirigeants s’ils ne prennent pas soin d’eux, de leur entourage et s’ils déséquilibrent leur vie en général.

Comment un entrepreneur peut-il rompre cette solitude ?

En participant à ce genre d’action, en sortant pour rencontrer d’autres chefs d’entreprise. Il faut essayer de partager son isolement ou plus globalement les problèmes rencontrés en mettant en place autour le même réseau que l’on retrouve dans un grand groupe avec un service marketing, juridique, financier ou logistique. L’important est de s’entourer, même avec des personnes externes, ce qui permet de vider son sac et encore une fois de conscientiser tout ce qu’il va être nécessaire de faire à un moment donné pour avancer. Le chef d’entreprise à un ego surdimensionné dont il a besoin pour avancer, mais trop d’ego tue la rationalité et empêche d’avoir une vision plus large du business.

Les salariés, s’ils ont une mauvaise image de leur chef d’entreprise, sont-ils aussi un vecteur d’isolement ?

C’est le "syndrome du garagiste", quand on a toujours peur de se faire avoir. On retrouve ce phénomène dans l’entreprise. Le plus important reste la communication. Le dirigeant doit dire ce qu’il fait, faire ce qu’il dit, pour avoir la même crédibilité envers ses fournisseurs, ses salariés ou autres partenaires.

Photo de Une : Le coach Nicolas Marie-Louise a animé cette formation à l’UPE 06. DR K.S

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