Et si l'ouragan Trump

Et si l’ouragan Trump était une chance pour l’Europe ?

Il y a bien longtemps que l’on sait que ce sont les grands événements qui font les grands hommes. Sans leur attitude farouche pendant la seconde guerre mondiale, l’histoire n’aurait sans doute retenu - au mieux - que quelques lignes dans son grand livre sur le général de Gaulle et Winston Churchill...

Loin de nous de penser que le nouveau président des États-Unis serait un "grand homme" sinon par sa taille (1,91 mètre). Mais ses premières décisions, et les réactions qu’elles ont engendrées dans son propre pays et sur la scène internationale, montrent à l’évidence que pendant les quatre années de son mandat les cartes économiques, politiques et diplomatiques vont être rebattues. S’il mène à bien son projet d’ultralibéralisme et de protectionnisme, à son départ de la Maison Blanche notre monde hérité de
Yalta et de la guerre froide ne sera assurément plus le même.

Et si cela constituait une chance pour l’Europe ?

Les désormais 27, puisque nos voisins britanniques abandonnent le navire, vont bien être obligés de prendre leur destin en main. Trump veut réduire l’Otan à une peau de chagrin ? Nous devrons avoir une défense commune digne de ce nom. Trump veut se rapprocher de la Russie et de Poutine, montrer ses muscles à la Chine ? Nous devrons avoir une diplomatie européenne, avec une ligne claire, audible. Car le "vieux continent" et ses 500 millions d’habitants ont leur mot à dire dans le concert des nations.
Dans cette période d’ouragan, la France et l’Allemagne, qui sont depuis l’origine les vrais moteurs de l’UE, devront prendre leurs responsabilités si l’on veut que notre maison commune traverse l’ouragan à venir. Ce n’est pas gagné à l’avance quand on constate l’attitude de pays nouvellement entrés (Roumanie, Pologne) qui paraissent plutôt réceptifs au discours du nouveau président US.
Après les élections en France et outre Rhin, le nouveau président français et la chancelière (ou son successeur) auront-ils la force de convaincre nos partenaires ? C’est à espérer. Car la route sera parsemée de pièges, et si l’on n’a rien à attendre de l’administration américaine, il faudra aussi s’assurer que nos nouveaux amis ne soient pas trop tentés par les sirènes (de brume) qui seront embouchées par tous ceux qui ont intérêt à un plantage de l’Europe.

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