Événements et Festivals :

Événements et Festivals : Cannes fait preuve "d’audace" et de "continuité"

Après avoir réussi à conserver son titre de meilleure destination en Europe, Cannes s’est également emparée en 2022 de la première place mondiale aux World Travel Awards, présentés comme les "Oscars" du tourisme.
Explications des raisons de ce succès avec Thomas de Pariente, adjoint au maire de Cannes chargé du tourisme, de l’événementiel, des relations internationales, de la coopération décentralisée et des casinos.

Comment Cannes a réussi à passer de la 1ère place européenne à la 1ère place mondiale ?

Thomas de Pariente est adjoint au maire de Cannes délégué au tourisme, à l’événementiel, aux relations internationales et aux casinos depuis 2020, après avoir été délégué à la culture et à la jeunesse de 2014 à 2020 ©DR

- Nos concurrents sont de très grandes destinations, dont beaucoup de destinations européennes, et quand on est au très haut niveau européen, on est nécessairement au très haut niveau mondial. Le pas franchi, je pense que c’est tout simplement la continuité.
L’année dernière, déjà, en étant meilleure destination européenne, Cannes avait fini à la deuxième place mondiale, derrière Le Cap. Ce qui était déjà en soi une performance assez gigantesque. Il y a des événements phares qui se sont produits en 2021 et qui ont pu prouver à quel point Cannes était fiable et, au-delà, une destination magique. En juillet 2021, il n’y avait pas encore eu d’événements professionnels ou culturels massifs à l’échelle mondiale. Avec la tenue du Festival du film en juillet 2021, c’était un message très puissant adressé au monde entier sur la capacité à être les premiers à organiser un tel événement. On peut aussi dire qu’on a été un peu audacieux parce qu’en étant les premiers, s’il y avait eu le moindre incident, on l’aurait payé très cher au niveau de ce type de classement. Il y a donc de la continuité et ce caractère très audacieux. Et puis il y a autre chose : entre 2021 et 2022 il y a toute une batterie d’investissements qui a été opérée, par la municipalité, par le Palais des Festivals et par d’autres opérateurs. Nous avons confirmé le fait d’être ultra offensifs. Par exemple avec l’hybridation du Palais des Festivals avec le studio Hi5, qui est prisé de tous nos clients.

Le Studio HI5, outil clé en main, à la pointe de la technologie, pour des évènements hybrides ou 100% digitaux ©Palais des Festivals et des Congrès de Cannes - Traverso

À quel point l’annonce du WAICF, en plein Covid, a joué dans l’attribution de cette récompense ?

- Cela a joué. Par-delà les 52 manifestations qui se tenaient, nous souhaitions être pro actifs, c’est-à-dire incuber nous-mêmes, sur des thématiques extrêmement fortes. L’intelligence artificielle était une évidence. Mais il y a d’autres domaines, comme la blockchain, et nous allons aussi complètement reconfigurer le MIDEM. D’un côté, vous avez de l’incubation de nouveaux événements, et de l’autre, la capacité à réadapter ou réinventer des événements. Je pense au MIDEM mais aussi à Performance d’acteur qui est devenu Big Perf. Ces dynamiques s’étaient exprimées en 2021 et se sont parfaitement concrétisées en 2022.

Le classement prend en compte le professionnel, le culturel et le sportif. C’est une offre globale qui a été récompensée ?

Le salon international de l’immobilier MIPIM revient en mars 2023. ©S.G


- Cela montre à quel point nous avons ici une filière événementielle d’un niveau vraiment exceptionnel. Il faut saluer l’aptitude des professionnels qui ont su se remettre au travail comme si cela n’avait jamais cessé. C’est une marque distinctive de ce qui s’est passé à Cannes, avec une hyper réactivité de toute la filière.
Il faut aussi souligner le fait d’être conquérant parce qu’il y a des opportunités qu’il faut aller saisir. Les équipes commerciales du Palais du Festival en particulier ont cette mission. Il y a des domaines en discussions que je ne peux pas dévoiler. Cannes a su prouver à certains secteurs d’activité qu’ils étaient parfaitement les bienvenus ici et je pense en particulier aux congrès médiaux, avec notamment le congrès ORL (3 500 participants) qui se tiendra en février prochain.

Y a-t-il une limite à l’accueil d’événements ?

- On veut une destination qui soit vraiment opérationnelle 12 mois sur 12. Il y a aussi des cycles de vie. Le MIDEM était un peu en fin de vie, on le réinvente totalement, en lui trouvant une bonne place dans le calendrier. Les équipements sont sans cesse améliorés avec dans l’idée d’accroître la modularité de nos espaces, notamment celle du Palais des Festivals pour qu’il puisse y avoir en même temps deux manifestations professionnelles sans qu’elles se dérangent.

Le but est aussi de donner sa chance à chacune de ces nouvelles manifestations.

- Il faut un certain temps pour trouver sa vitesse de croisière. On sait très bien que ce n’est pas après une ou deux éditions qu’un congrès est totalement établi. L’idée c’est d’être le plus agile possible. Il y avait 52 manifestations professionnelles en 2019. En 2022, ce seront 60 manifestations professionnelles.

Est-ce que la capacité hôtelière suit ?

- Elle suit. Quand je parlais d’une stratégie offensive je ne parlais pas seulement de la Municipalité ou du Palais des Festivals. Ce sont tous les opérateurs. Si vous prenez tout le littoral cannois, ces trois kilomètres de bande littorale, vous avez un investissement à la fois public et privé de 1,3 milliard d’euros au cours de ces dernières années. Les hôtels cinq étoiles sont en travaux ou ont fait l’objet de travaux de requalification : le Martinez, le Carlton, le Grand Hôtel…

Le développement durable est-il complètement intégré ?

- Il y a une responsabilité et une durabilité dans tout ce qui est entrepris.
Le Palais des Festivals a réformé ces statuts cette semaine lors d’un conseil d’administration pour pouvoir devenir une société à mission. Sa raison d’être est : "Accueillir durablement le monde". Ce sont des choses particulièrement précises et concrètes. Le Palais des Festivals va conquérir toutes les normes de certification du marché mondial. Et il y a un plan de sobriété énergétique qui est décrété par le Palais, en concertation avec ses clients, qui accompagne la politique ultra volontariste du maire, David Lisnard, pour relever le défi énergétique.

Sébastien GUINÉ

Photo de Une : Vue du Palais des Festivals - ©SEMEC Hervé FABRE

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