Fatiguée, la réanimation

Fatiguée, la réanimation de Sainte-Musse manifestera à Marseille

Sur le front depuis plus d’un an, les soignants de la réanimation de l’hôpital Sainte-Musse à Toulon feront entendre leur voix le 11 mai à Marseille.

Déjà mobilisés le 16 puis le 30 avril dernier, ils se mobilisent à nouveau le 11 mai prochain. Des dizaines de réanimations descendront dans la rue à travers toute la France afin de défendre leur spécificité. Les équipes toulonnaises ont décidé de rejoindre Marseille, afin que les réanimations d’Aix, Dignes, Avignon, Aubagne, Draguignan, Fréjus et Hyères puissent se joindre à eux.

La revendication reste la même : obtenir une revalorisation salariale du fait de leur travail spécifique.

SAINTE-MUSSE PERD PATIENCE !

Car, la réanimation de l’hôpital Sainte-Musse de Toulon perd patience ! Fatiguées de si peu de reconnaissance au niveau national, les réanimations de France, se sont fédérées pour se faire entendre et la réa de Toulon a manifesté devant l’hôpital le 30 avril pour défendre leur spécificité. Elles ont fait face à l’absence de renfort des équipes, submergées par les malades de la Covid-19.
Ces dernières semaines, c’est dans une ambiance bonne enfant, avec la danse de la réa, que les aides-soignants, et infirmiers ont manifesté leur colère. Nombreux sont les passants et les automobilistes qui les ont acclamés avec enthousiasme.

Bref, un contexte particulier qui met en lumière une situation récurrente. « Face à la pandémie et la demande gouvernementale, une ouverture de nombreux lits en soins critiques a été nécessaire en un temps record, avec une augmentation des effectifs.
Or, une année est indispensable pour acquérir les compétences et connaissances nécessaires pour maîtriser la prise en charge complexe des malades hospitalisés en réanimation »
, explique Samantha.

« Prendre en charge des patients en défaillance multi-organes avec des techniques de pointe fait partie de leur quotidien : ventilation mécanique, circulation extracorporelle, monitorage complexe des différents organes. Tout comme l’accompagnement des familles, face à des situations difficiles, souvent brutales, car le pronostic vital est engagé et la mort souvent côtoyée », explique Pascale, une infirmière de bloc.
Et pourtant, aucune revalorisation ne leur est attribuée contrairement à d’autres services relevant une spécificité.
Amélie, aide-soignante, ajoute : « Nous aimerions vraiment que le gouvernement comprenne que la réanimation est un service spécifique qui demande plus de moyens. Et de ce fait, nous attendons aussi une revalorisation des métiers de la réanimation, que ce soient les aides-soignants, infirmiers, kinés … comme c’est déjà le cas pour les urgences notamment. Il est important de noter que ces revendications ne datent pas d’aujourd’hui. Cela fait des années que nous menons ce combat, même si aujourd’hui avec la situation sanitaire ces problèmes sont mis en lumière ».

Gilles CARVOYEUR - Photo PRESSE AGENCE.

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