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France Travail à la pointe des recrutements innovants
- Par Sébastien Guiné --
- le 7 novembre 2025
On les appelle les recrutements immersifs et France Travail, sur son site internet, les présente ainsi à l’intention des recruteurs : « Entrez par les savoir-être professionnels pour recruter vos futurs salariés ».
Le service public de l’emploi développe ensuite : « Créée en région Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2023, cette méthode innovante permet de répondre aux difficultés de recrutement des secteurs en tension et d’élargir le sourcing (postes ouverts ou à pourvoir à court et moyen terme, NDLR) des candidats ». « L’avantage que nous avons eu c’est que la direction départementale des Alpes-Maritimes a créé une équipe spécifique. Et cela se déploie maintenant au niveau régional », souligne Sindy Mikowski, responsable dans le département du dispositif Recruter autrement, qui inclut plusieurs méthodes de recrutement dont celle des recrutements immersifs. « Cela commence à bien porter ses fruits. Les résultats sont là. Ce sont 50 % des personnes qui participent à ces recrutements immersifs, sans CV et sans lettre de motivation, qui sont embauchées », assure-t-elle.
Comment fonctionnent ces recrutements dits immersifs ?
« Nous travaillons avec les services Entreprises des 11 agences France Travail du département et nous allons voir les entreprises pour connaître leurs besoins. En fonction de ces besoins et s’ils sont prêts à élargir les portes, c’est-à-dire arrêter de parler de CV et de diplômes, à ce moment-là nous réfléchissions à la meilleure méthode adaptable. Pour le recrutement immersif, l’entreprise ouvre ses portes sur une demi-journée à 12 candidats, présélectionnés et qui viennent pour réaliser des défis, conçus sur mesure avec les entreprises. Les candidats sont observés par les recruteurs, qui peuvent déceler des comportements en corrélation avec ce dont ils ont besoin. Le principe pour les candidats, c’est "Venez avec votre personnalité, c’est ce qui va faire que vous allez être découvert, retenu, embauché". »
Pour Sindy Mikowski cela « casse les codes classiques du recrutement, avec tout le stress des entretiens et du CV. Nous avons d’excellentes surprises avec au début des profils qui n’ont pas forcément la posture ou des personnes qui sont un peu introverties. » Après le « matching », des entretiens très courts sont organisés pour savoir comment les candidats se projettent. Et si candidats et recruteurs sont sur la même longueur d’onde, les recrutements sont immédiats. « Nous avons récemment organisé un recrutement immersif pour une entreprise dans l’univers de la cosmétique. Il y avait 16 besoins de recrutement et à l’issue de la matinée, il y a eu 14 recrutements. Et sur des postes en emploi durable ». Des contrats d’une durée de six mois minimum et des CDI.
Quels résultats pour l’entreprise ?
Sindy Mikowski, au sein de la cellule Recruter autrement, milite également pour la méthode de recrutement par simulation, « qui existe depuis 30 ans mais qui n’est pas assez connue. Et c’est dommage parce que ça marche ! ». Dans ce cas, « c’est l’entreprise qui se déplace et qui informe, lors d’une réunion, des avantages de travailler pour elle, mais aussi des inconvénients éventuels liés aux postes. Les personnes ayant apprécié l’échange reviennent le lendemain pour passer des tests dans les locaux de France Travail. On s’intéresse ici aux savoir-faire et il y a souvent un aspect technique. Les candidats doivent réaliser certains gestes et s’ils atteignent une note seuil, validée avant avec l’employeur, alors ce dernier pourra ensuite embaucher avec la certitude que les candidats ont la compétence. Là aussi, nous avons d’excellents résultats, avec à peu près 48 % de retour à l’emploi. »
Dans les deux cas, candidats et recruteurs sont satisfaits. Les candidats sont plus à l’aise, plus eux-mêmes en fin de compte, et les recruteurs ne passent plus à côté d’un candidat fait pour leur entreprise.
Christine Delemazure, chargée de communication de la direction 06 de France Travail, se souvient de certaines sessions avec « des responsables des ressources humaines qui ont pu dire "Je n’aurai pas forcément gardé ce CV alors que c’est une pépite ! " ».
Sindy Mikoswki est convaincue de l’utilité de ces dispositifs et elle arrive à convaincre « de plus en plus d’entreprises ». « Les employeurs qui nous ont fait confiance renouvellent l’expérience et cela se propage. Beaucoup », se réjouit-elle. Et elle a un argument massue pour convaincre ceux qui seraient encore tentés d’hésiter : « C’est un service "all inclusive" et gratuit ».
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